« J’étais perdu »
DANE COLES - Talonneur des Hurricanes ABSENT DES TERRAINS DEPUIS LE 18 MARS EN RAISON DE COMMOTIONS À RÉPÉTITION, LE TALONNEUR A ENFIN RETROUVÉ LA COMPÉTITION CE WEEK-END. MAIS IL A TRAVERSÉ UNE PÉRIODE SOMBRE…
Comment avez-vous vécu votre retour à la compétition ?
J’ai ressenti quelque chose d’incroyable en étant de retour sur le terrain avec mes potes. J’ai vraiment vécu quatre mois difficiles et le fait de refaire quelque chose que j’aime, de remettre le maillot des Hurricanes, m’a fait le plus grand bien. Ce maillot représente beaucoup de choses à mes yeux. J’ai songé à la possibilité de ne plus jamais le porter… alors quand je l’ai enfilé à nouveau, ça m’a fait du bien. Aucun mot ne peut décrire ce que j’ai ressenti aujourd’hui. Je suis vraiment heureux d’être de retour et de faire ce que j’aime
Vous avez 30 ans, avez-vous songé à mettre un terme à votre carrière ?
Oui, j’y ai pensé. Je l’ai très sérieusement envisagé même. Les commotions m’avaient tellement fragilisé… Je ne supportais même plus le bruit de la foule au stade. Je mettais deux jours à m’en remettre. Je ne pouvais même plus aller aux matchs et supporters les mecs de l’équipe, ni même faire mes exercices. J’étais perdu, et constamment de mauvaise humeur. J’ai sérieusement discuté de la possibilité d’arrêter ma carrière avec ma fiancé. Ce fut très dur. J’aime tellement jouer au rugby… Je n’arrivais plus à exercer mon métier.
Qu’avez-vous fait pour vous en sortir ?
J’ai pris mon mal en patience, et je suis revenu, petit à petit. Au-delà des neurologues, j’ai aussi consulté un psychologue du sport qui m’a aidé à structurer ma pensée et ma vie afin de revoir les choses d’une façon positive. Cela a pris du temps, mais cela a fini par payer. Je sais que cela peut faire cliché de dire cela, mais le fait d’être privé de quelque chose vous fait réaliser sa valeur. Aujourd’hui, j’ai encore plus envie de profiter de chaque moment passé sur le terrain.
Vous ne vous attendiez pas à entrer en jeu aussi tôt, quelques minutes après la reprise ?
Non, en effet. Dès mon entrée, j’ai eu à gérer deux lancers assez délicats. Ca m’a mis dans le bain. De toute façon, on a pas le temps de se poser de question quand on entre dans une partie aussi intense que celle-là. Dès les première secondes, on se retrouve à courir partout, à plaquer, à gratter ou à faire une mêlée… J’ai été assez nerveux tout au long de la journée mais tout a disparu une fois que j’ai posé le pied sur le terrain.
Serez-vous titulaire la semaine prochaine pour la demi-finale ?
ça, c’est le boulot des entraîneurs alors je leur laisse ! Je ferai ce qui est le meilleur pour l’équipe. Ricky (Riccitelli, N.D.L.R.) a été excellent ce soir, et cela ne me dérange pas d’entrer en cours de partie. Je veux juste faire partie de l’aventure. J’en ai tellement été privé… J’ai détesté ce sentiment. Quand tu es sur le terrain, tu te sens utile, tu fais quelque chose. C’était génial de ressentir ça à nouveau. On a gagné une semaine de compétition supplémentaire, donc on va se préparer le mieux possible.