L’HEURE DE LA CONFIRMATION
FINALISTE SURPRISE DE L’ÉDITION 2016-2017 DE CE CHAMPIONNAT DE PRO D2, L’USM SERA DÉSORMAIS ATTENDUE. À ELLE DE GÉRER CE NOUVEAU STATUT.
Chaque médaille a son revers. Montauban, fort de son superbe parcours la saison dernière et auréolé de son titre de finaliste du championnat, va devoir cravacher dur pour défendre ses positions. Terminé, l’effet de surprise. Finis, les complexes d’infériorité face aux grosses écuries aux bourses bien garnies. N’en déplaise aux grincheux, Montauban, à peine 6 millions d’euros de budget, est devenu à force de travail et d’abnégation une place forte de ce Pro D2 et sa progression constante depuis son retour parmi les professionnels en 2014 en atteste. En terminant troisième de la saison régulière du dernier championnat, en battant Mont-de-Marsan en demi-finale, Montauban a prouvé qu’avec une enveloppe financière sans relief (la neuvième sur seize en Pro D2), on pouvait accomplir des merveilles et damer le pion aux cadors. À l’heure de remettre l’ouvrage sur le métier, l’USM ne compte pas changer une ligne stratégique qui s’est avérée payante jusqu’à présent. Sans trop d’argent mais avec la tête bien faite, le club s’est positionné sur un recrutement qualitatif plutôt que quantitatif, à l’image de ce qu’il avait fait la saison passée. Sept joueurs professionnels (et huit espoirs) seulement viennent renforcer l’effectif montalbanais à l’aube de cette nouvelle saison. Que peut décemment espérer le club tarn-et-garonnais au moment de se lancer dans la bataille ? Pierre-Philippe Lafond, entraîneur en charge des avants, ne tombera pas dans le piège de la surenchère. « Je ne vais pas dire que nous voulons faire mieux que la saison passée en termes de résultat, prévient le technicien. Très honnêtement, pour parler du sportif, nous n’avons pas d’objectifs précis. Nous sommes plus axés sur la qualité de notre jeu, du contenu de nos matchs. Nous prendrons la saison sans nous enflammer, en raisonnant sur le long terme. Nous ferons un bilan au terme de la phase aller pour voir à quoi nous pouvons prétendre à la fin de la phase retour. »
Frileux, les Montalbanais ? Juste conscients de l’exceptionnel niveau du plateau de ce Pro D2 millésime 2017-2018 : « Avec des promus qui auront autour de 10 millions d’euros de budget, des formations revanchardes comme Grenoble ou Bayonne, des costauds tels que Perpignan ou Biarritz, le championnat devrait atteindre des sommets en termes de niveau de jeu. »
UN STYLE DE JEU LÉCHÉ
L’USM avance posément, pas après pas. L’heure est encore et toujours à la structuration. Le staff médical s’étoffe, avec l’arrivée pour cette saison d’un préparateur mental et d’un orthoptiste qui aideront les joueurs à aller plus loin dans leur quête de la performance ultime. L’organigramme voit apparaître un nouveau nom, en la personne de Gaël Arandiga au poste de directeur général ; tandis que le président du directoire, Daniel Bory, a laissé sa place après sept saisons à Jean-François Reygasse. Des évolutions, mais pas de révolution. La stabilité est de mise à l’USM où Pierre-Philippe Lafond, désireux de continuer la belle aventure qui est en train de s’écrire, s’est réengagé jusqu’en 2022 malgré des sollicitations reçues du plus haut niveau du rugby français. Le duo qu’il forme avec son binôme Chris Whitaker, en charge des arrières, est salué unanimement dans la cité d’Ingres. Le style de jeu léché et ambitieux qu’ils ont su imprimer à l’équipe, parfaite adéquation entre la rigueur de Lafond et le grain de folie de Whitaker, séduit et détonne dans un championnat aux codes stéréotypés et parfois englué dans ses principes de « rentre-dedans » et de destruction à tout-va. Montauban sera attendu au tournant mais dispose de toutes les armes pour bien négocier cette saison de confirmation.