UN PACK INSUBMERSIBLE

DANS UN MATCH PERTURBÉ PAR DES PLUIES DILUVIENNES, LES CRUSADERS S’EN SONT REMIS À L’EXCELLENCE DE LEUR PACK POUR MUSELER LES HIGHLANDERS. LES COÉQUIPIERS DE KIERAN READ FIGURENT PLUS QUE JAMAIS COMME FAVORIS AU TITRE.

Il faut bien une première à tout. Même si celle-ci fait franchement désordre dans le tableau de marche des Highlanders d’Otago qui, pour la première fois de la saison, n’ont pas marqué le moindre point dans une rencontre. Pas un essai, ni une pénalité, ou un drop, rien. Un score vierge totalement improbable pour la deuxième meilleure attaque néo-zélandaise de la phase régulière qui alignait tout de même dans son XV de départ une ligne de trois-quarts à faire pâlir n’importe quelle équipe mondiale avec Aaron Smith, Lima Sopoaga, Malakai Fekitoa, Waisake Naholo et Ben Smith.

Aussi redoutables soient elle, la meute de prédateurs d’Otago n’a rien eu à se mettre sous la dent. Pourquoi ? Parce que leur pack a été surclassé par celui des Crusaders en conquête directe, le tout dans des conditions absolument dantesques : le déluge qui s’est abattu sur la région de Christchurch a menacé d’inondation plusieurs quartiers de la ville et de nombreux vols ont été détournés. Mais les vrais naufragés de l’histoire sont les avants des Highlanders, qui ont subi du début à la fin. Un constat amer que Tony Brown, le manager de l’équipe, se résolvait à faire : « Dans ces conditions climatiques, ils ont tout simplement été trop forts pour nous. Leur pack a clairement dominé le notre, et nous avons concédé bien trop de pénalités en première mi-temps : cela leur a donné la possession, l’occupation et surtout la possibilité de marquer deux essais en exploitant deux de ces pénalités justement. »

NET ET SANS BAVURE

La preuve de cette domination san partage se trouve dans le score, qui était déjà scellé à la mi-temps. Les Highlanders n’ont même pas pu se révolter en revenant des vestiaires : les Crusaders étaient simplement trop forts. Et encore… le score aurait pu être plus lourd : l’ouvreur de la franchise

de Christchurch Richie Mo’unga a manqué trois pénalités.

Dans des conditions pareilles, le plan de jeu à adopter tenait de l’évidence : la renconter allait se résumer à un choc des packs : « En effet, je vous confirme que mes avants ont particulièrement aimé la réunion que nous avons eu en milieu d’après-midi, quand je leur ai dit qu’aujourd’hui, c’est eux

qui avaient les clés du camion », plaisantait le manager. En maîtrisant la rencontre de la sorte, ses protégés ont prouvé que leur défaite (la première de la saison) concédée à Wellington la semaine dernière face aux Hurricanes n’était qu’un accident, et qu’elle ne témoignait en rien d’une baisse de régime : « Je suis très satisfait de la réaction des garçons. J’ai surtout aimé notre rigueur défensive et notre capacité à rester disciplinés. A Wellington, nous avions cruellement manqué de ces deux qualités. » Les Crusaders, dont le dernier titre remonte à 2008, sont désormais à 160 minutes du bonheur.