Midi Olympique

LE DÉBUT D’UNE NOUVELLE ÈRE

UNE SAISON EN TOP 14 AURA PERMIS À BAYONNE DE TOUCHER DU DOIGT LES EFFETS D’UNE MONTÉE TROP RAPIDE. L’AVIRON PENSE AU RETOUR DANS L’ÉLITE MAIS VEUT PRENDRE SON TEMPS.

- Pierre Berbizier montre la direction à Vincent Etcheto et à Joël Rey. Par Edmond LATAILLADE Photo DR

L’Aviron avance à pas feutrés. Les ambitions sportives ne s’affichent qu’à l’aune d’un championna­t ouvert.Tout sera permis aux six premiers de l’exercice. Alors le président n’aura couché, sur la feuille de route, qu’une exigence : « Être dans les six ! » Pas emballé, Francis Salagoïty par cette nouvelle formule qui ne récompense­ra pas la régularité d’une équipe. « Je n’y adhère pas, lâche-t-il d’emblée. Le premier devrait mériter la montée directe. Alors, on compte figurer le mieux possible. Avec l’objectif de la qualificat­ion, tout en faisant plaisir à nos supporters. Une équipe qui finit sixième aura malgré tout le droit de jouer une finale… Il faudrait créer une compétitio­n où les équipes seraient plus intéressée­s. On fera avec… »

Les Bayonnais ne partent pas dans l’inconnu, eux qui, voici deux ans, sans but fixe, en gardant uniquement leurs cadres, avaient réussi à revenir en Top 14. Aujourd’hui, le retour dans l’élite se voudra réfléchi. Le modèle sportif est totalement remis à plat. « Le contexte n’est pas le même, précise Francis Salagoïty. Ne comparons pas. On va commencer d’abord par prendre du plaisir. On a conservé nos joueurs d’expérience et on a beaucoup de jeunes. La différence est là. On travaille désormais sur l’avenir. Nous voulons créer ce centre de performanc­e pour attirer les meilleurs jeunes de la région. À travers les jeunes que nous allons intégrer, se construira une équipe. On a d’ailleurs 17 contrats espoirs. La différence entre le Top 14 et le Pro D2 est énorme. Depuis que nous avons quitté l’élite en 2011, l’écart s’est creusé tant au niveau des budgets qu’au niveau du jeu. Pour remonter et s’inscrire dans la durée, il faut se structurer. »

SALAGOÏTY ADEPTE DU TOP 16

Car la montée n’est pas la priorité. Bayonne se donne le temps de la préparer. « Si on revient dans l’élite, insiste le président, ce sera pour y rester. Mais on a l’intention tôt ou tard de retrouver le haut de l’affiche. On commence par structurer le sportif autour d’un centre de performanc­e. Il faut aussi faire évoluer Jean-Dauger. Mieux recevoir le public. S’ouvrir au nouveau public, plus jeune, tout en gardant le côté traditionn­el de nos supporters. Faire mieux que les 12 ou 13 000 spectateur­s de moyenne, l’an passé. Innover aussi. Par exemple, créer des abonnement­s sur trois ans. Nous avons d’ailleurs fédéré 70 % des abonnés à cette formule. »

Bayonne se présentera sur la ligne de départ avec un budget équivalent à celui d’il y a deux ans, en Pro D2. Alors, pas de folie dans le recrutemen­t qui reste modeste, sans grand nom, sans joueur d’envergure. « On a recruté avec les moyens que l’on a ! » Mais l’Aviron a su conserver plusieurs de ses très bons joueurs, excepté Monribot, Chouzenoux, Cittadini, Choirat, Lovobalavu, Le Bourhis. « Ce sera aussi l’année où les jeunes pourront saisir leur chance », complète le président.

Le vrai changement se situe au niveau du staff. Avec l’arrivée à la tête du sportif, Pierre Berbizier. « Il est dans la continuité, affirme Francis Salagoïty. On ne voulait pas tout brûler. On voulait conserver Vincent Etcheto pour préserver notre identité. On sait ce qu’il représente. En même temps, il fallait un discours nouveau. Et quelqu’un qui revoit le club transversa­lement. Si on veut perdurer dans ce monde profession­nel, il faut faire évoluer les structures sportives. En cela, Pierre Berbizier est un homme important. » Mais l’Aviron souhaitera­it évoluer dans une autre organisati­on du championna­t. Francis Salagoïty, adepte du retour au Top 16, nourrit des regrets quant à sa solitude dans ce combat. « Beaucoup de présidents y sont favorables, poursuit-il. Mais ils ne s’expriment pas. Tout le monde ne dit pas ce qu’il pense. À ce compte-là, il faut s’orienter vers un top 12, 10. L’économie du rugby est dérégulée. Ça durera ce que ça durera… » Le contexte du championna­t ne fera toutefois pas baisser les bras aux Bayonnais.

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