Midi Olympique

LA SAISON PARFAITE

INVAINCU EN TRENTE MATCHS, LE CLUB ISÉROIS QUI AVAIT FAIT DE LA MONTÉE EN FÉDÉRALE 3 SON OBJECTIF S’EST FINALEMENT ADJUGÉ LE TITRE DE CHAMPION DE FRANCE, VINGT-SEPT ANS APRÈS SA DERNIÈRE FINALE PERDUE.

- Heureux les Isérois qui exultent après leur victoire en finale face à Mussidan. Par Nicolas ZANARDI Et à vrai dire, nous non plus…

Le Saint-Marcellin Sports et les finales ? Ce n’était, jusqu’alors, pas une grande histoire d’amour… Souvent primé, jamais titré, le club de la vallée du SudGrésiva­udan vivait en effet depuis vingtsept ans avec les regrets d’une finale de Fédérale 3 perdue face à Strasbourg. « Cette finale de 90, les anciens en parlaient tout le temps,

sourit l’entraîneur Frédéric Giovale. Ce qui est drôle, c’est qu’ils ne voulaient surtout pas jouer la finale à Gerzat, parce que c’est là qu’ils avaient perdu la leur, également là que nous avions manqué une accession voilà quelques saisons. Personnell­ement je m’en fichais, et les joueurs aussi, puisque la plupart n’était pas née à l’époque… Mais au final, tout le monde a vu comme un bon signe de jouer à Riom. » C’est ainsi que, le 25 juin face à Mussidan, le SMS a vaincu le sort. Maîtres de leur jeu malgré une entame de match difficile, les hommes du capitaine Cédric « Marius » Eymard-Vernein n’ont jamais paniqué jusqu’à porter l’estocade juste avant et après la pause, pour s’offrir un titre en forme de triomphe (38-17) estampillé de cinq essais signés Farconnet, Eymard-Vernein (auteur d’un doublé), Gerin et Patouillar­d, tous transformé­s par l’impeccable Willy Gonnet. L’apothéose une saison parfaite, marquée de trente victoires en autant de matchs. « Nous avons eu chaud pour notre premier match de championna­t à Tullins, mais ensuite la machine s’est mise en route, se souvient Giovale.

L’arrivée d’un nouvel entraîneur des trois-quarts ainsi que de quelques joueurs comme Gonnet à l’ouverture ou la paire de centres Garcia-Polvent nous a permis de jouer davantage. Notre arrière Geoffrey Gerin a, par exemple, touché trois fois plus de ballons que la saison précédente… Et comme devant, nous avons conservé nos qualités en conquête et dans le déplacemen­t ainsi que certaines vertus de courage, nous avions une certaine marge par rapport à nos concurrent­s. En revanche, nous avons été attendus sur tous les terrains, où nos adversaire­s crachaient leur venin pendant une vingtaine de minutes durant lesquelles il fallait rester discipliné­s, maîtres de notre jeu. Cela a été une excellente préparatio­n pour les phases finales. »

« DES NAINS, MAIS DES NAINS SOLIDES… »

Lesquelles ont probableme­nt connu leur tournant dès les huitièmes, lors de la victoire après prolongati­ons face aux champions midi-pyrénéens de la

Vallée du Girou. « Si cette équipe-là ne nous avait pas pris un peu de haut, elle aurait pu aller très loin. Au niveau des gabarits, tous nos adversaire­s nous étaient supérieurs, d’autant que nous avions connu un peu de casse pendant la phase régulière. À côté, nous étions des nains. Mais des nains solides… Après ce match, au niveau de l’état d’esprit et de la volonté de ne rien lâcher, le groupe a senti qu’il pouvait aller au bout. » Au point de marquer de nouveau par sa

maîtrise, lors d’une demi-finale au couteau. « Contre Riom, nous étions menés à la 73, mais j’ai le souvenir d’avoir eu la certitude qu’on ne pouvait pas perdre. Physiqueme­nt, nous étions prêts pour disputer ce genre de match. Étant donné le niveau de jeu de la compétitio­n qui était franchemen­t étonnant, nous sommes arrivés programmés pour le bon moment, et tout le mérite en revient à notre préparateu­r physique. » Mais surtout à un groupe de joueurs porté par quelques glorieux anciens, purs SaintMarce­llinois, appelés à prendre une retraite bien méritée malgré le beau challenge de la remontée en

Fédérale 3. « Yann Patouillar­d, Lionel Nayet, Julien Danthony ou Cédric Eymard-Vernein arrêtent, ou que notre centre Valentin Garcia part pour un an au Brésil. Mais je suis certain que notre recrutemen­t peut nous permettre de viser un peu plus haut que le maintien, à condition que l’amalgame se fasse, et que les champions descendent de leur nuage. Mais vu leur tempéramen­t de gagneurs, je ne suis pas inquiet. »

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