« Le CO doit savoir prendre des risques »
TOUJOURS AUSSI DISCRET DANS LES MÉDIAS, LE PRÉSIDENT CASTRAIS N’EN RESTE PAS MOINS AMBITIEUX ET ÉVOQUE LES DÉFIS DE LA SAISON À VENIR.
Quel bilan avez-vous dressé de la saison passée ?
Le bilan était satisfaisant dès lors que notre objectif de qualification a été atteint. Cette satisfaction a été un peu atténuée par le fait qu’avec quelques circonstances de jeu un peu plus favorables, ce match de barrage aurait pu basculer de notre côté. Même le public toulonnais avec lequel j’ai beaucoup échangé à l’issue du match partageait cette impression. Et vaincre Toulon nous aurait placé dans une excellente dynamique... Nous avons manqué l’opportunité de rééditer la performance réalisée les années précédentes. Mais globalement, tout cela reste très satisfaisant.
Voilà deux fois que le CO échoue aux portes des demi finales. Que lui manque encore t-il ?
Je vois plutôt que malgré un budget moindre que d’autres, le CO arrive toujours à se qualifier. Nombre de clubs plus riches aimeraient en faire autant ! Après, nous ne disposons pas de ces quelques joueurs exceptionnels qui font basculer les grandes rencontres, même si nous avons de très bons joueurs. En phase finale, nous savons que notre collectif doit être à 110 %, comme ce fut le cas à Toulon. Seulement, il nous a manqué un peu de maîtrise. Une phase finale se joue à très peu de choses, et nous avons manqué d’un peu d’expérience à des moments clés du match. Mais j’espère que ce groupe se qualifiera l’année prochaine et apprendra des erreurs passées.
Quelle a été votre plus grande satisfaction la saison dernière ?
Elle a été de constater que ce groupe a continué de progresser, que le staff s’est encore renforcé tout en gagnant en homogénéité et que nous avons franchi un cap dans le domaine de la préparation physique. Les évolutions mises en place par Christophe Urios à son arrivée se sont traduites par une optimisation. Le club continue donc, avec des moyens inférieurs aux gros clubs, à les inquiéter. C’est ça qui m’intéresse. Sur la dernière décennie, je pense que le CO est très certainement l’équipe de Top 14 qui possède le meilleur ratio budget/résultats sportifs. En deux ans, le coach a constitué son staff comme il le voulait, et je pense qu’il ne s’est pas trompé.
Côté recrutement, le CO a été plutôt discret...
À l’exception d’Antoine Dupont, le club a su conserver tous les joueurs qu’il souhaitait. Ce recrutement s’est avant tout fait en interne. Nous avons complété notre effectif et concentré nos efforts sur les joueurs que nous souhaitions garder. Nous misons sur un mélange sportif atypique : quelques joueurs confirmés, quelques joueurs revanchards et quelques jeunes à révéler.
Vous auriez donc préféré conserver Antoine Dupont ?
N’importe quelle équipe qui compte Antoine Dupont dans ses rangs souhaite le conserver. Nous avons tout fait pour, mais certaines circonstances ne l’ont pas permis. C’est la vie. Ce n’est pas la première fois que nous perdons un international mais cela ne nous a pas empêché de tracer notre sillon et d’être performants, même si nous pouvons avoir des regrets au vu de son jeune âge.
Justement, plusieurs jeunes se sont illustrés l’année dernière...
Un club comme le notre doit savoir prendre des risques et parier sur des jeunes. À la différence de certains de nos adversaires qui ne recrutent que des joueurs expérimentés, nous devons donner du temps de jeu à nos jeunes. C’est à la fois une volonté et une nécessité qui nous a permis, depuis quelques années, de révéler quelques joueurs et j’espère que cela va continuer.
Quels sont les objectifs pour la saison à venir ?
Au-delà des résultats, il est de fédérer autour d’une passion les collaborateurs du groupe PierreFabre et procurer du bonheur et de la fierté aux habitants de Castres et du Tarn. C’était le sens de l’engagement de Pierre Fabre dans le rugby, que nous essayons de faire perdurer. Pour que cet objectif soit rempli, il faut une spirale positive de résultats, et notre objectif restera d’inquiéter les meilleurs en atteignant la qualification, tout en faisant le meilleur parcours possible en Coupe d’Europe.