LION EN CAGE
GILLAN GALAN - DEUXIÈME OU TROISIÈME LIGNE DE TOULOUSE REPOSITIONNÉ EN DEUXIÈME LIGNE VENDREDI SOIR POUR FAIRE FACE À LA PÉNURIE À CE POSTE, IL S’EST MONTRÉ À SON AVANTAGE. DE QUOI POURSUIVRE LA PIGE ?
Imaginez-vous quelques secondes à la tête du staff toulousain. Yoann Maestri, membre de la liste Elite et protégé en début de saison, Piula Fa’asalele revenu mâché de la tournée aamoane et mis au repos, Richie Gray toujours gêné par ses problèmes de dos ou Florian Verhaege victime d’une pointe aux ischio-jambiers… Ajoutez les départs non remplacés de Lamboley, Alabacete et Maka, il ne vous reste qu’un deuxième ligne disponible : Joe Tekori, propulsé capitaine vendredi. Alors il a fallu composer. Ugo Mola et William Servat ont innové en positionnant l’habituel numéro huit, Gillian Galan, dans la cage. « Il manquait de deuxième ligne, donc ils m’ont demandé si j’acceptais d’y jouer, raconte ce dernier. J’ai dit : « Oui, pourquoi pas ? » Si la même situation arrive dans la saison, il faudra bien que quelqu’un puisse y évoluer. Autant le faire de suite. » Surtout que, si les dirigeants stadistes ne se renforcent pas à ce poste, la situation risque de se reproduire. « Nous avons une grosse carence dans ce secteur et sommes donc un peu fragilisés », avoue Servat. « Il faut connaître le poste pour y être à l’aise, souligne Galan, conscient du contexte. On ne s’invente pas deuxième ligne. Mais je vais tout faire pour être capable dévoluer en deuxième et troisième ligne. »
Pour un coup d’essai, ce fut presque un coup de maître. Dans la sillage de Toulousains fringants et libérés en première mitemps — « J’ai été impressionné par leur vitesse dans le jeu », reconnaît le manager columérin Olivier Baragnon — Galan a brillé. « C’est une satisfaction car Gillian était là pour dépanner et il a fait plus que rendre service, se réjouit Servat. Peut-être qu’il le fera un peu plus longtemps pour les besoins du club… » Décisif sur les premier et troisième essais des siens, il s’est illustré aussi bien dans la ligne qu’auprès des regroupements. Autant dire que l’intéressé a épaté les spectateurs d’Ernest-Wallon. « Et moi aussi, sourit son entraîneur. Gillian a les qualités pour jouer deuxième ligne. C’est un franchisseur, quelqu’un de très costaud qui fait quasiment 130 kg. Il peut donc pousser en mêlée. Sa puissance lui permet de se signaler à ce poste, surtout qu’il aime beaucoup travailler pour l’équipe. Là, c’est davantage un rôle de l’ombre mais il reste efficace, c’est important pour nous et pour lui. »
« LA SAISON DERNIÈRE A ÉTÉ FRUSTRANTE »
En ce sens, même si ses premières paroles laissaient poindre une forte retenue de sa part quant à sa capacité à exceller dans une fonction différente de ce qu’il connaît habituellement, Galan a donc débuté la saison sur une jolie note. « Dans l’approche, ce n’est pas pareil et c’est donc dur pour moi car c’était la première fois, rappelle-t-il. J’ai essayé de me servir de ce que je savais déjà de mon poste de troisième ligne, en faisant un peu plus de ruck. Ce n’est pas facile de gérer à la fois les interventions dans la ligne et celles dans les regroupements mais j’ai tâché de faire le maximum. Même si je n’étais pas parfait sur les basiques d’un poste qui m’était inconnu. » Mais son compère samoan a su lui distiller de précieux conseils. « On s’entend bien avec Joe (Tekori), donc il m’a un peu guidé », sourit Galan. Surtout, ce match amical a perrmis au joueur de 26 ans de repartir sur une dynamique nouvelle. En effet, entre pépins physiques et irrégularité sportive, le dernier exercice a été décevant pour lui. Au point qu’il a été devancé par François Cros et Talalelei Gray dans la hiérarchie au centre de la troisième ligne. « Personnellement, la saison a été frustrante car on m’a peu fait jouer… Après, j’étais présent quand on faisait appel à moi. Je le serai encore cette année quand on me le demandera. » Quel que soit le poste.