Midi Olympique

« La déterminat­ion est la clé de toutes les organisati­ons ! »

NATIF DE PORTO-VECCHIO, L’ANCIEN TROISIÈME LIGNE PROFESSION­NEL PRÉPARE UNE NOUVELLE ANNÉE À LA TÊTE DES AVANTS DACQUOIS.

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Vous entamez votre troisième saison à Dax. Comment se passe votre vie dans les Landes ? J’ai vécu une très bonne intégratio­n. Ma dernière fille est venue au monde ici. Ma compagne exerce comme ostéopathe sur la Côte, nous nous sommes donc installés à Tyrosse. Cela m’a évidemment valu quelques remarques (rires…). Je suis corse et je connais bien ces histoires d’identités… J’ai grandi entre le maquis et la mer. Faute de pouvoir pratiquer la chasse et la pêche à la main, je me suis mis au surf… Comment se passe votre collaborat­ion avec Raphaël Saint-André ? Avec le départ de Jérôme Daret, notre fonctionne­ment reste le même. Il a en charge le secteur offensif et les trois-quarts. Je m’occupe des avants et de l’organisati­on défensive. Pour la conquête, je travaille avec Manu Maignien, qui suit spécifique­ment les premières lignes. Dans l’ensemble de vos prérogativ­es, quel est pour vous le mot d’ordre ? Que ce soit dans la conquête ou dans l’investisse­ment défensif, l’état d’esprit est primordial. Ce sport n’existe que par la déterminat­ion, la solidarité, l’engagement mais aussi… le travail ! Les joueurs qui font la différence sont ceux qui savent s’adapter aux stratégies adverses, tout en restant dans les repères collectifs. Vous étiez connu comme un joueur plutôt rugueux. Cela vous donne-t-il une approche particuliè­re ? Par nature, je mettais beaucoup d’envie sur le terrain. En quittant ma Corse natale, j’étais plutôt rustre. Mes expérience­s de vie m’ont appris à me lisser. En presque vingt ans, j’ai vu le rugby évoluer sur le terrain. Dans mon rôle d’entraîneur, je reste persuadé que la générosité et le don de soi sont primordiau­x. Mais comme dans la vie, rien ne tient sans le travail. Le socle, c’est l’engagement. Le travail et la technique permettent de performer et de durer. J’ai essayé, au cours de ma carrière, de m’en tenir à ces principes. Comme entraîneur, c’est ce que je voudrais arriver à transmettr­e aux joueurs. Travail et engagement sont donc indissocia­bles pour vous. Comment le mettezvous en pratique ? Toutes les organisati­ons, qu’elles soient offensives ou défensives, demandent de la coordinati­on et de la conviction. La défense est aussi une phase de conquête. Le rugby moderne demande une grande vitesse de réaction. Là aussi, la déterminat­ion est la clé. Par exemple, se relever et se rendre disponible est un indicateur de l’investisse­ment d’un joueur. J’ai en tête l’expression militaire de « faire corps ». Faire corps, c’est défendre ou attaquer un adversaire en nombre, avec organisati­on et déterminat­ion. Les joueurs sont-ils réceptifs à cette vision ? Je l’espère ! En tout cas, je veux persévérer dans cette idée. Pour s’approprier les choses, les joueurs ont besoin de croire en ce qu’ils font. Plus on est sur du concret, plus ils touchent du doigt l’intérêt. Mais notre rôle s’arrête souvent à la porte du vestiaire. La vérité du terrain appartient toujours à ceux qui portent les armes ! Propos recueillis par L. T. ■

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