Midi Olympique

CHAMPIONNE­S À 16 000 € !

EN TERMES ÉCONOMIQUE­S, LE XV DE FRANCE FÉMININ EST À DES ANNÉES-LUMIÈRE DES GARÇONS. POURTANT LA FÉDÉRATION A VOULU, POUR CE MONDIAL, RÉDUIRE L’ÉCART ET LEUR OFFRIR LES MOYENS DE VIVRE DE LEUR PASSION.

- Par GOU

180 000 euros en 2015 en cas de titre pour les hommes, 16 000 euros « seulement » pour les filles ! Le rapport de un à dix se vérifie pour tous les chiffres. Enfin presque. Pour les droits TV, la Coupe du monde féminine est à des années lumières de son homologue féminin. Si TF1 et Canal + ont déboursé un peu plus de 40 millions d’euros à eux deux pour diffuser la Coupe du monde en Angleterre, France TV et Eurosport se contentero­nt de quelques centaines de milliers d’euros versés à World Rugby pour le Mondial des filles en Irlande. « La Fédération internatio­nale a signé un accord intelligen­t. Elle n’a pas cherché à faire du chiffre mais à offrir la meilleure exposition possible au rugby féminin », affirmait un des dirigeants de la FFR il y a quelques semaines. À la Fédération, sous l’impulsion du président Bernard Laporte on a voulu combler une partie de la différence de traitement et offrir cette année, pour le Mondial, des moyens humains et financiers aux filles. C’est le message qu’avait passé le nouveau patron du rugby français lors de son interventi­on juste avant le Tournoi des 6 Nations, lors du stage préparatoi­re en Corse des filles du duo Cherouk – Lièvremont. Ses équipes se sont ensuite tournées vers Provale afin d’arriver à un accord. Il faut dire que dans le groupe de 28 sélectionn­ées pour la balade irlandaise, les statuts sont différents. Ainsi, Ladagnous, Izar ou Guiglion membre du VII de France, sont toutes salariées à l’année FFR.

INDEMNITÉ DE 150 À 688 €

2 000 euros par mois pour vivre de leur passion. Les autres, sont en grande majorité, soit étudiantes, soit salariées lambdas. Le protocole signé prévoit pour l’ensemble une indemnité journalièr­e portée de 150 (pour une sélection durant le Tournoi des 6 nations) à 688 euros. « La Fédération a fait un gros effort aussi bien pour les IJ que le pour les primes d’objectifs. Bernard Laporte souhaitait une opération commando pour l’Irlande et leur a offert des conditions de travail digne d’une véritable équipe profession­nelle », soulignait Robins Tchale-Watchou le président de Provale. Alors qu’un grand chelem rapporte 5 000 euros, un titre de Champion du monde leur permettrai­t de recevoir une prime de 16 000 euros ! Pourtant, pour la FFR, la Coupe du monde féminine n’est pas synonyme de recettes supplément­aires. Les filles n’ont pas de partenaire - pas encore ! - particulie­r. Les cinq partenaire­s majeurs (Orange, GMF, Société Générale, BMW et Adidas) s’affichent sans verser un euro supplément­aire. Un titre mondial pourrait peut-être contribuer à remplir les caisses des joueuses mais aussi de la FFR.

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