LA VOIX DU SAGE
LE TROISIÈME LIGNE DE 36 ANS, DEVENU UN DES TAULIERS DU GROUPE TARNAIS, PARLE DE CETTE INTERSAISON, DE SON AVENIR OU ENCORE DE LA NOUVELLE VAGUE DE JOUEURS À SON POSTE.
Vendredi dernier, les Castrais avaient signé une première prestation prometteuse en dominant nettement Agen (49-26). « Ce match a permis de mettre dans le bain les nouveaux joueurs, analysait Alex Bias. Nous retiendrons les beaux mouvements qui sont travaillés depuis déjà trois semaines et qui ont pu fonctionner. C’est une bonne première rencontre pour tout le monde. » À Rodez, samedi, le troisième ligne de 36 ans et ses partenaires vont poursuivre leur répétition de gammes face aux Anglais de Sale. À deux semaines de la reprise, le flanker se projette sur la saison, sur son cas personnel ou encore sur l’évolution du groupe.
SES SENSATIONS DU MOMENT
« Je me sens bien, prêt à attaquer la saison. Pendant la préparation, je m’efforce de réaliser une coupure et, deux ou trois semaines avant la reprise, je m’astreins à un entraînement personnel. Avec l’expérience, je sais qu’il n’est pas possible de reprendre en étant à court de forme. Il me tarde maintenant de reprendre la compétition. Comme tout le groupe. Ça travaille dur et il y a beaucoup d’enthousiasme. Nous sommes impatients de rentrer dans le vif du sujet. Les matchs de préparation restent tout de même intéressants pour voir comment le groupe mûrit. Des joueurs importants sont partis mais il y a eu peu de changements en nombre. Ça permet de ne pas avoir à repartir de zéro. C’est un gain de temps. »
SON AVENIR CONTRACTUEL
« L’an passé, j’avais pour but de prolonger l‘aventure et j’avais signé avant les fêtes. À mes yeux, c’était dans la logique des choses. Comme la tête a envie et que le corps suit, pourquoi est-ce que j’arrêterais ? Je ne me fixe pas de date limite. J’aurais par exemple pu me dire que 34 ans était un bon âge pour arrêter. Mais ça m’aurait privé de deux belles saisons. Je ne calcule pas. Je ne veux pas avoir de regrets. Au quotidien, je me fais un peu chambrer par les jeunes. Il faut dire que pour certains, j’avais presque commencé ma carrière avant qu’ils soient nés. Mais ça va dans les deux sens… Je ne me laisse pas faire. »
LA NOUVELLE VAGUE DES BABILLOT ET JELONCH
« J’essaye de les garder le plus longtemps possible dans mon rétroviseur (rire). Sérieusement, ce sont deux joueurs avec de grosses qualités, des gars costauds, endurants, avec de bonnes mains, qui pigent le jeu. C’est une bonne chose pour le CO que deux petits du cru parviennent à se révéler ainsi. Il faudra maintenant voir leur capacité à enchaîner les rendez-vous et les saisons. »
SA POSITION DE « PAPA » DU PACK
« Le rôle de conseiller vient naturellement, il n’y a rien de prémédité de ma part. Je fais surtout part de mon ressenti le moment venu. Quand je vois des petites fautes au niveau des attitudes ou d’une difficulté à appréhender un événement, par exemple, je peux ressentir l’envie de donner une ou deux astuces aux plus jeunes. Le but est de les faire progresser. C’est dans leur intérêt et dans celui du groupe. Mais je ne suis pas non plus leur père (rire). »
SES OBJECTIFS POUR LA SAISON
« Personnellement, il est simple : jouer le plus possible. Des gros matchs et même des petits, je ne fais pas le difficile. D’un point de vue collectif, il y a l’espoir de mieux faire que l’an dernier mais c’est un championnat tellement indécis. Avec l’âge, j’aborde les saisons différemment. Je vois davantage les bons côtés de la compétition, la chance d’évoluer à un tel niveau et je ressens moins le stress. Après, une fois que tu es dans le feu de l‘action, que ça se passe mal ou qu’il fait 2°C, ça ne m’empêche pas de râler… »