Midi Olympique

« Comme un mec de 21 ans ! »

APRÈS SEPT ANS À L’ULSTER, LE CHAMPION DU MONDE 2007, QUI A BRILLÉ LORS DES MATCHS AMICAUX, S’EST LANCÉ UN ULTIME DÉFI EN VENANT EN FRANCE.

- Propos recueillis par Émilie DUDON

Les matchs amicaux sont-ils plus importants pour un joueur qui découvre un nouveau club ?

En tant que nouveau, qui ne parle pas français de surcroît, c’est forcément bénéfique. Au-delà du résultat, cela permet de s’adapter au système de jeu, à la langue, aux combinaiso­ns. De prendre de la confiance également, individuel­lement et collective­ment. On a peu de temps pour préparer la première journée alors il faut se confronter à de vraies situations de match.

Quelles ont été vos premières impression­s à votre arrivée en France, avant le stage à FontRomeu ?

Ça m’a fait un peu bizarre. J’ai passé sept ans à l’Ulster, ça fait un bout de temps quand même. Alors c’était un gros changement, pour moi mais aussi pour ma femme et mes deux enfants. Mais j’avais passé quelques semaines en France durant la Coupe du monde 2007 et j’avais pu me rendre compte que c’est un pays génial. Montpellie­r paraît très agréable aussi. Il y a du soleil, ça change. Les petits sont contents ! (sourire) En plus, j’ai retrouvé quelques copains avec qui j’ai joué dans le passé donc c’est chouette. J’espère me débrouille­r assez vite en français pour pouvoir communique­r avec tout le monde.

Quels sont les joueurs que vous connaissez ?

J’ai notamment joué avec Bismarck aux Sharks. J’ai aussi affronté Montpellie­r en Coupe d’Europe il y a quelques années. Je vois jouer des mecs comme Fufu (Ouedraogo, N.D.L.R.) ou Benoît (Paillaugue) depuis des années. C’est intéressan­t d’avoir l’opportunit­é de les connaître maintenant. Il y a l’air d’avoir un très bon groupe ici.

Le grand nombre de Sud-Africains dans l’équipe rend-il les choses plus faciles pour vous ?

Ça aide, c’est sûr. Notamment pour ma famille. C’est rassurant de connaître quelques personnes quand on arrive dans un lieu totalement inconnu. Mais le but n’est pas de rester avec les Sud-Africains. Je veux apprendre à connaître les Français, apprendre votre langue. C’était la même chose quand j’ai signé à l’Ulster : je me suis intéressé aux gens, à la culture, au pays. Ça ne sert à rien de venir sinon.

L’Irfu s’était opposée à votre prolongati­on de contrat pour faire émerger de jeunes talents irlandais à votre poste. Auriez-vous souhaité rester en Irlande ?

Pour être honnête, je n’aurais jamais pensé venir jouer en France à 33 ans… Il aurait été plus simple de rester en Irlande mais la vie, et le rugby, offrent parfois des opportunit­és qu’il faut saisir. C’est une expérience extraordin­aire. Maintenant, je suis content d’être ici.

Qu’est-ce qui vous a décidé à rejoindre le MHR ?

Comme on le disait, la présence de tous ces Sud-Africains a joué évidemment, mais j’ai aussi été convaincu par la trajectoir­e du club ces dernières années. Il a beaucoup évolué, beaucoup progressé. Et puis, même si le terme de ma carrière n’est pas très loin maintenant, je prends encore beaucoup de plaisir. Je suis toujours compétitif alors tant que je le reste, tant que j’ai encore de bonnes sensations, autant que j’en profite jusqu’au bout.

Comment vous sentez-vous physiqueme­nt justement ?

Comme un mec de 21 ans ! Enfin, c’est vrai que c’est plus dans la tête, et un peu moins évident dans les jambes parfois (rires). Sans rire, je me sens vraiment très bien et j’ai hâte de démarrer la saison.

Gagner un titre est l’objectif affiché du club. Est-ce aussi important pour vous ?

Tout à fait. On sent beaucoup de passion dans cette équipe, c’est probableme­nt ce qui la fait avancer dans la course au Bouclier de Brennus. Personnell­ement, ce serait énorme pour moi de gagner quelque chose.

Vous attendez-vous à un jeu très différent du Pro 12 où vous évoluiez ?

Oui. Le Top 14 semble très physique et on peut le vérifier au moment de la Champions Cup, quand on affronte des équipes françaises. C’est aussi un championna­t très long, dans lequel les squads doivent être étoffés pour tenir toute l’année. Le facteur chance est déterminan­t parce qu’une série de blessure peut vraiment plomber une saison. J’espère que ça va aller pour nous.

Avez-vous évoqué avec le staff la possibilit­é de jouer à l’ouverture également ?

Pas encore mais je vais probableme­nt rester numéro 9. Aaron Cruden arrive. Il y a aussi François Steyn qui peut jouer ouvreur, et d’autres options derrière. On verra bien si on a besoin de moi.

Newspapers in French

Newspapers from France