L’OPÉRATION SÉDUCTION SE POURSUIT
VAINQUEURS DE LEURS MEILLEURS ENNEMIS CLERMONTOIS (29-26), LES VAROIS POURSUIVENT LEUR PRÉPARATION ET SEMBLENT PLUS QUE JAMAIS DANS LES TEMPS, POUR LE PLUS GRAND PLAISIR DES SUPPORTERS.
En prenant le meilleur sur Clermont (29-26), le RCT enchaîne un deuxième succès en trois rencontres amicales, et poursuit sa préparation de la meilleure des manières. Mais finalement, bien au-delà du simple bilan mathématique, l’essentiel était bien ailleurs vendredi soir. Car, alors que le vent s’était invité dans la douce soirée varoise, quelques 14 195 supporters avaient pris place dans les tribunes du « nouveau Mayol », comme l’indiquaient les écrans géants du stade. 14 195, soit plus que lors de huit des quinze rencontres officielles disputées dans cette même enceinte la saison passée. Et si l’engouement semblait s’être dissipé ces derniers mois, ce serait un euphémisme que d’affirmer qu’il est (enfin) de retour sur la rade. « Depuis un mois et demi, je sens que les Toulonnais aiment le rugby. Il y a une grosse culture rugby ici. Les supporters sont exaltés, enchantés, généreux. Moi, j’habite en ville donc je croise tous les jours les supporters et c’est fort, c’est très fort. Il faut y vivre et le vivre quotidiennement pour se rendre compte de ce qu’est le rugby ici. Ce mélange, cette culture, cette mixité sociale autour de ce ballon », reconnaissait Fabien Galthié après la rencontre, avant d’enchaîner : « Puis ce stade au coeur de la ville, c’est (il coupe). C’est exaltant, il y a quelque chose de très particulier. » Et quel plus beau baptême pour un nouveau coach que de démarrer son aventure sur le banc de Mayol par une victoire ? On vous le donne dans le mille : une victoire sur les Clermontois, champions de France en titre ! L’opération séduction menée par ce « RCT nouveau », visant à rapprocher l’équipe de son public, en proposant un jeu épuré et aéré, se poursuit à merveille.
DANS LES TEMPS DE PASSAGE
Pourtant, côté terrain, tout ne s’est pas passé comme prévu vendredi soir. En encaissant un triplé du diabolique Alivereti Raka en l’espace d’une demi-heure (1e, 8e et 30e), les Toulonnais sont passés à quelques riens d’un faux pas. « On leur a fait cadeau des vingt et un premiers points, mais on a relevé le challenge de revenir au score », analysait, sourire aux lèvres, le nouveau manager varois. Dans le sillage d’une conquête au presque parfait (deux touches perdues ; une mêlée irréprochable), d’un Ma’a Nonu déjà de retour à son meilleur niveau, d’une charnière (Méric-Belleau) prometteuse, d’un Luke McAlister retrouvé après des débuts difficiles en Argentine et d’un Mamuka Gorgodze plus guerrier que jamais, les Varois ont petit à petit refait leur retard pour finalement s’imposer au bout du suspense, grâce notamment aux réalisations de Buliruarua (13e), Gorgodze (33e), Nonu (39e) et Ashton (46e). Seul point noir ? Les turnovers défensifs. Comme face aux Pumas Development, les Toulonnais ont connu toutes les peines du monde à défendre les contres auvergnats - encaissant notamment deux essais sur leurs propres pertes de balles. « Ce sont des essais encaissés sur nos temps forts, liés à une accumulation de fatigue. Je pense que dès que les jambes vont revenir et que le souffle s’installera, on ne reproduira plus ces erreurs, tempérait Fabrice Landreau. Puis se faire contrer, ça veut également dire qu’on a pris un risque, ce qui est très positif. Il ne faut pas les enfermer. On doit les laisser s’épanouir, et ce même si la sanction est terrible. C’est un mal pour un bien, ça nous permet de comprendre d’autres choses. Je pense que le meilleur est à venir. » Un troisième match amical, une deuxième victoire et tout simplement une base de travail intéressante pour une équipe qui, à deux semaines de la reprise du Top 14, semble plus que jamais dans les temps.