Midi Olympique

« Aujourd’hui, je suis prêt à assumer mon nom »

ARRIVÉ AU LOU CET ÉTÉ APRÈS TROIS ANS À AUCKLAND ET TITULAIRE VENDREDI, LE FILS DE L’ANCIEN OUVREUR ARGENTIN RACONTE SON PARCOURS ET SON TRAVAIL POUR TRACER SON PROPRE SILLON.

- Propos recueillis par Jérémy FADAT jeremy.fadat@midi-olympique.fr

Que retenez-vous des matchs de préparatio­n ?

Je suis content de faire partie de ce groupe. Il y a de grands joueurs et avoir eu du temps de jeu sur cette période était une excellente chose. Surtout que je revenais de blessure. J’ai pu prendre des repères. Sur le plan collectif, nous avons réalisé deux premiers beaux matchs. Nous voulions enchaîner un troisième succès d’affilée mais Brive a été au-dessus. On arrivait de loin, on vient de faire cinq heures de bus deux week-ends de rang… Ce n’est pas forcément une excuse. Nos adversaire­s ont été plus agressifs.

Comment avez-vous débarqué à Lyon cet été ?

Mon idée, depuis longtemps, était de revenir en France. J’ai fait un passage de trois ans en Nouvelle-Zélande

(à Auckland, N.D.L.R.) qui m’a fait du bien. L’an dernier, j’ai été opéré d’une épaule, ce qui m’a éloigné des terrains six ou sept mois. En Nouvelle-Zélande, il y a tellement de concurrenc­e qu’il est dur de retrouver sa place après une grosse blessure. Donc j’ai parlé avec ma famille et dit que je souhaitais rentrer en Europe. On a discuté avec Pierre (Mignoni), qui était intéressé. Nous nous étions rencontrés à Toulon. Il m’a donné ma chance et tout se passe très bien pour l’instant puisque j’ai débuté deux des trois matchs, contre Grenoble et Brive. À chaque fois, j’ai fait quarante minutes. Contre Montpellie­r aussi. J’espère encore avoir du temps de jeu contre Toulon jeudi. Puis on verra pour le Top 14, c’est un grand pas. Pour ça, il faut être convaincan­t durant les matchs amicaux. Il y a du boulot mais je veux montrer à Pierre et au staff que je peux apporter quelque chose à l’équipe.

Où évoluiez-vous avant la NouvelleZé­lande ?

J’étais en Crabos au Stade français. Il y a eu des hauts et des bas. Beaucoup de bas… Avec un nom comme le mien, c’est difficile. J’étais jeune, mon père avait marqué ce club et j’ai senti qu’il serait bénéfique pour moi de m’éloigner. J’ai décidé de partir en NouvelleZé­lande, où ma relation avec mon père n’était pas scrutée comme en Europe. J’étais tranquille et pouvais me concentrer sur moi. J’avais disparu et, arrivé à Lyon, personne ne me ramenait à mon nom. Aujourd’hui, je suis prêt à l’assumer. Mentalemen­t, j’étais plus faible quand j’étais jeune. Là, je me sens capable de supporter la pression que ça génère.

Mais il est dur d’occulter ce côté « fils de »…

Je ne suis pas encore prêt comme joueur, je dois bosser. Mais je le suis pour assumer être le fils d’un joueur qui a tant marqué le championna­t de France. Porter ce nom, quand on sait ce que mon père a fait dans un grand club comme le Stade français, c’est une fierté. Ça donne même de l’envie. Son parcours fait rêver et je veux l’imiter. C’est juste le début.

D’ailleurs, on a perdu Diego de vue depuis son départ de Toulon. Comment va-t-il ?

Très bien (sourire). Il s’est éloigné du rugby, s’occupe de la famille mais reste présent pour moi, comme il l’a toujours été. Il était venu plusieurs fois en NouvelleZé­lande, il me conseille. Je l’écoute tout le temps car il n’a jamais tort. On a fait le choix de Lyon ensemble. Il connaît les entraîneur­s et il m’appelle chaque jour pour savoir comment s’est passé l’entraîneme­nt, il suit les matchs. Il va d’ailleurs bientôt venir.

Vous êtes aussi encadré par Frédéric Michalak et Lionel Beauxis au Lou…

C’est incroyable. Fred, que j’avais croisé à Toulon, m’a pris avec lui, il m’aide beaucoup pour les routines, la préparatio­n, le jeu au pied. D’habitude, je le fais avec mon père. Là, Fred, qui est un super mec, a pris le relais. C’est un buteur de classe mondiale, il a de l’expérience. Lionel est aussi toujours là pour moi. Je le vois jouer depuis tout petit, je l’avais connu au Stade français et il se rappelait de moi. Il me conseille également, vient me voir après les matchs pour analyser ma performanc­e. ■

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