Midi Olympique

« J’étais le premier supporter de Clermont »

- Propos recueillis Lé. F.

Par rapport aux attentes, est-ce difficile d’arriver dans un club qui vient d’être champion de France ?

Au contraire. D’ailleurs, en fin de saison dernière, j’étais le premier supporter de l’ASMCA. Ne serait-ce que par rapport aux mérites. Ce club méritait vraiment d’être champion. Ensuite, pour moimême. Il est plus facile de s’intégrer dans un club en confiance, qui vient de connaître un gros soulagemen­t. Sur les premiers contacts, les premiers entraîneme­nts, je l’ai vite ressenti.

Quelle première impression vous fait le club ?

Clermont est une écurie de Formule 1. Chacun connaît ses missions, ses responsabi­lités et tout est coordonné au millimètre. Personne n’empiète sur le travail de l’autre. J’avais déjà trouvé un peu cela à l’Usap, mais dans une moindre mesure. Là, c’est poussé à l’extrême. C’est vraiment une écurie de Formule 1. Face à cela, je suis très humble. Je sais que j’arrive dans un monde d’excellence. À moi de me mettre au niveau pour répondre à ces exigences. Je dois rentrer dans ce moule, intégrer cette culture pour apporter mes réglages.

Vous parlez de culture : comme Franck Azéma, vous êtes issu d’une culture catalane qui paraît tellement éloignée, beaucoup moins feutrée…

Ce n’est pas vrai. Le Catalan n’est pas exactement un exubérant ! Notre culture a ses qualités et ses défauts. Mais les deux se ressemblen­t sur la passion environnan­te. Dans les deux cas, il y a une ville et une région qui soutient son club. Ce qui change c’est que, malgré les finales perdues, les supporters de Clermont ont toujours soutenu leur équipe. Ils ont continué à croire en elle.

Ces deux clubs ont cultivé de sérieux antagonism­es, à l’époque où vous étiez à Perpignan…

C’est tellement loin ! Heureuseme­nt pour Clermont, malheureus­ement pour l’Usap, ils ne jouent plus dans la même cour. Perpignan a manqué son virage pendant que l’ASMCA a continué de grandir. À tous les niveaux. L’ASM est le club d’une ville de culture ouvrière, travailleu­se et très humble. À cette image, le club a su construire.

En quoi votre relation avec Franck Azéma a évolué depuis 2010, que vos chemins s’étaient séparés ?

La relation des hommes est restée la même. C’est le statut qui a changé. Franck est le patron du sportif. Je suis à sa dispositio­n, à son écoute et à ses ordres.

Quelle sera la patte Goutta ?

L’équipe est championne, ce n’est pas dû au hasard. Beaucoup de choses fonctionne­nt déjà très bien. Ce qu’on va chercher, c’est d’accroître notre vitesse. C’est le critère principal du très haut niveau. Il faut améliorer la vitesse d’exécution sur tous les gestes du rugby. Il y a aussi un focus sur notre défense, qui a fini 9e du Top 14 l’an dernier. Ce sont des réglages de système, qui seront mon premier chantier. Ensuite, la relation entre les hommes entrera en compte pour les transcende­r.

Comment vous êtes-vous réparti le travail avec Didier Bès ?

Didier anime les séances de mêlée. Mais j’y assiste et s’il a besoin de moi, je suis à sa dispositio­n. Idem dans l’autre sens, sur les séances que j’anime sur la touche, les rucks et la défense et lors desquelles il peut intervenir. C’est la grande force de ce club. Tout est partagé et transparen­t. Le suivi du joueur est complet, tout est filmé. Le staff est dans un échange constant pour ne rien rater. Ça paraît anodin, mais c’est essentiel.

 ??  ??

Newspapers in French

Newspapers from France