SORTIES DE NULLE PART
LES « WALLAROOS » SONT COMPÉTITIVES EN JOUANT TRÈS PEU DE TESTS INTERNATIONAUX. ET ELLES N’ONT QUE TROIS MÉDAILLÉES D’OR À VII.
L’Australie qui devait affronter les Bleues dimanche soir méritait vraiment le détour, même après coup. Cette équipe est une sorte de curiosité du rugby féminin mondial. Les « Walaroos » ont failli créer la surprise face à l’Irlande en match d’ouverture (défaite 1917), alors que cette équipe n’existe que par intermittence. Entre le Mondial 2014 et l’automne 2016, elle n’a tout simplement pas joué le moindre match. Et encore, en 2016, elle a juste fait deux matchs contre la Nouvelle-Zélande largement perdus. Les quinzistes ne se sont retrouvées qu’en juin dernier pour un tournoi préparatoire de haut niveau contre l’Angleterre, le Canada et la Nouvelle-Zélande où elles ont encore pris des leçons : 53 à 10, 44 à 17 et 45 à 5.
La Fédération australienne a clairement privilégié le rugby à VII et bien lui en a pris puisque les filles ont été sacrées championnes olympiques à Rio de Janeiro. D’ailleurs, dans les commentaires qui ont fleuri ces dernières semaines, on a souvent présenté ces quinzistes australiennes de 2017 comme un décalque de la sélection septiste. Renseignement pris, c’est très exagéré, seules trois médaillées d’or 2016 étaient dans le groupe qui a débarqué en Irlande : l’ailier Mahlia Murphy, la centre Sharni Williams et surtout la troisième ligne Shannon Parry, la capitaine et vedette des « septistes ».
UN CHOIX QUI FAIT PARLER
Cette dernière a d’ailleurs été aussi nommé capitaine des quinzistes, elle qui n’a plus pratiqué ce sport depuis trois ans, depuis le Mondial en France en fait. Elle n’était même pas là pour le tournoi de préparation à cause d’une blessure. Ce choix de l’entraîneur Paul Varrell a fait parler en Australie. Shannon Parry elle-même a confié une petite appréhension : « Je reconnais que j’ai été très surprise quand on m’a annoncé ça. J’étais même un peu inquiète de la réaction des autres filles.Vous imaginez : une fille qui arrive au dernier moment et qui prend le capitanat. Mais finalement, tout s’est bien passé, je sens mes partenaires prêtes à m’aider. »
Mais visiblement, l’entraîneur Paul Varrell savait ce qu’il faisait et l’efficacité australienne en termes de préparation n’est pas une légende. « Certaines filles ont découvert le niveau international durant cette préparation. Nous avons pu voir en NouvelleZélande, ce qui nous manquait pour jouer au niveau des trois meilleurs nations mondiales et nous nous sommes préparés en conséquence », a expliqué le technicien qui a tenu à débarquer en Irlande une semaine avant le premier match. Il avait réuni son groupe une semaine auparavant en Australie et visiblement, la qualité de ses entraînements a fait la différence, le niveau élevé de l’éducation sportive australienne aussi. Il ne galéjait donc pas, les Australiennes ont proposé un jeu très offensif et très efficace face aux Irlandaises. Shannon Parry a tenu son rang. Seule une buteuse de haut niveau leur a manqué pour réussir l’exploit. Même dans les bureaux, les choses se sont accélérées, en deux temps, trois mouvements, la Fédération a organisé un dîner qui a rassemblé 200 000 dollars de dons pour couvrir les frais de ce Mondial. Quelles seraient leurs performances, si elles jouaient autant que les équipes européennes ?