UNE VIE DE CAMPUS STUDIEUSE
LE FORMAT PARTICULIER DE LA COMPÉTITION OFFRE PEU DE MOMENTS AUX JOUEUSES POUR DÉCOMPRESSER. LA FAC DE L’UCD, DÉSERTÉE EN ÉTÉ, LES POUSSE À LA CONCENTRATION.
Le premier tour de la Coupe du monde féminine se déroule sur le campus de l’UCD, la plus grande université de Dublin.Toutes les filles séjournent, jouent et s’entraînent sur place. Disons le tout de suite, l’atmosphère n’a rien d’estudiantine ou de festive, compétition oblige. Tout est fait pour que les filles restent concentrées sur la compétition dans la torpeur de ce campus déserté. Samedi, elles n’avaient pas encore pu flâner dans le centre-ville de Dublin. En plus, le premier tour propose des matchs très rapprochés, ce qui n’est pas vraiment d’usage dans un sport de contact comme le rugby. « Cet enchaînement nous demande des efforts supplémentaires, plus d’étirement par exemple, plus de soin à notre alimentation. Et d’un jour à l’autre, le travail mental qui précède les matchs ne cesse pas vraiment », explique Manon André, troisième ligne. À noter que les Françaises sont logées dans le même bâtiment que les Américaines : « Nous nous disons bonjour, ça crée une ambiance assez conviviale, mais nous n’avons pas vraiment le temps de faire connaissance. » Marjorie Mayans confirme : « Notre temps libre est surtout consacré à la récupération et aux soins. Pas le temps d’aller en ville. Mais nous sentons quand même l’engouement nouveau autour de ce Mondial. Sur les réseaux sociaux, j’ai apprécié les messages de Wesley Fofana ou de Maxime Médard. » De surcroît, les Françaises ont la particularité de jouer leurs trois matchs en fin de programme, à 19 h 45, ce qui leur laisse peu de temps pour se laisser aller à la décontraction. L‘heure du coucher sonne vite.
LÀ POUR LA COMPÉTITION
On ne peut quand même pas imaginer que les Bleues ne s’autorisent pas quelques moments, même minimes de décompression même si on sent qu’elles ne veulent pas non plus trop en dire : « Oui, il existe un petit comité « animation » depuis la période de préparation physique », narre Patricia Carricaburu. Lanaïg Corson poursuit : « Oui, les plus anciennes ont essayé d’être les plus bienveillantes possibles avec les plus jeunes à travers une commission de vie dont la composition change. Nous faisons diverses activités basées sur l’humour et l’imagination pour développer la cohésion du groupe. Depuis notre arrivée, nous ne sommes pas sorties en ville, c’est prévu pour lundi (aujourd’hui, N.D.L.R.) après le match de l’Australie. Nous irons manger ensemble, même si nous avons aussi des obligations caritatives dans des écoles ou des hôpitaux. » Les filles vivent par groupes de six, six chambres disposées autour d’un salon commun. « Nous avons regardé les championnats du monde d’athlétisme. Les courses d’Usain Bolt. » Il y eut aussi quelques parties de ping-pong dans le bloc de la deuxième ligne. D’autres ont transformé le salon en mini salle de cinéma. Mais le naturel reprend vite le dessus. Les filles sont là pour la compétition et quand elles ouvrent leur ordinateur, c’est souvent pour revoir leurs matchs, et les images sélectionnées par le staff pour chaque poste pour s’améliorer encore et toujours.