L’arrêt de mort de la Western Force
LA FÉDÉRATION AUSTRALIENNE A TRANCHÉ ET A ANNONCÉ CETTE SEMAINE, LA DISSOLUTION DE LA FRANCHISE DE SUPER RUGBY DE PERTH
La décision est tombée vendredi en fin d’après midi, lors d’une conférence de presse non-annoncée : suite à la décision du juge de la commission de conciliation qui donnait raison à l’Aru, le président du conseil d’Administration, Cameron Clyne, et le directeur général de la Fédération, Bill Pulver, annonçaient la dissolution de la Western Force. Bill Pulver, tout en exprimant ses regrets, affirmait qu’il s’agissait néanmoins de la meilleure chose à faire pour remettre le rugby australien dans le droit chemin sur le plan financier. Immédiatement après cette annonce, Bill Pulver donnait sa démission, qui sera effective dès qu’un remplacant aura été trouvé. Cette démission suivait celle de Geoff Stooke, un des membres du conseil d’administration de l’Aru, qui fut le président fondateur de la Western Force. Ce dernier a accompagné son départ de mots très durs : « La Force a été victime d’un processus totalement corrompu. L’excuse avancée que maintenir cinq équipes était financièrement insoutenable, c’est du baratin. Il n’y a eu aucune probité dans le processus suivi, surtout quand on voit les sommes que l’Aru est prête à mettre sur la table pour faire revenir des joueurs comme Genia ou Beale. »
LA ZIZANIE
Les réactions dans le monde du rugby australien sont particulièrement vives. La Western Force et son principal soutien financier, le milliardaire Andrew Forrest, vont lancer une injonction auprès de la Cour Suprême du NSW. La Rupa, le syndicat des joueurs, parle du jour le plus sombre de l’histoire du rugby australien accusant l’Aru d’abandonner les projets d’expansion du rugby en Australie. Les anciens internationaux, Jeremy Paul ou Brendan Cannon, ne comprennent pas la décision prise à l’encontre de l’équipe qui aura fourni pas moins de six joueurs dans le groupe qui prépare la Bledisloe Cup. Pour eux, les critères de choix n’ont pas été respectés par la Fédération, qui n’a pas vraiment cherché de solution au problème, contrairement aux Sud-Africains, qui ont envoyé leurs deux équipes jouer en Europe. Des questions se posent également sur la façon dont les Rebels ont été sauvés par un tour de passe-passe juridique, que l’Aru ne pouvait pas ignorer.
Il faut maintenant panser les plaies dans un rugby qui souffre et qui perd de plus en plus de terrain dans le marché australien. La Fédération a promis d’honorer tous les contrats en 2018 mais on peut être sûr que les vautours rôdent autour des joueurs de la Western Force pour les expédier en Europe ou au Japon. Certains joueurs n’ont pas caché leur dégoût et leur désir de quitter le rugby australien. Là encore, l’Aru devra jouer un rôle pour sauver ce qui peut l’être. Tous les gains effectués auprès des jeunes et de la promotion du rugby (l’Australie Occidentale est devenue le troisième état en nombre de licenciés derrière le NSW et le Queensland) risquent d’être réduits à néant et on peut penser que d’autres démissions vont suivre au sein du conseil d’administration de la Fédération après ce fiasco.