Le marché des entraîneurs
MIGNONI, MOLA, DAL MASO, ETCHETO, REGGIARDO, VOILÀ LES TECHNICIENS QUI POURRAIENT SE RETROUVER SUR LE MARCHÉ À L’INTERSAISON PROCHAIN. DE LEURS RÉSULTATS CETTE SAISON, DÉPEND LEUR AVENIR.
Il est déjà le coach le plus chassé du rugby français. De ce qu’il se raconte dans les arcanes du Top 14, Pierre Mignoni (40 ans, 28 sélections) aurait même à ce jour reçu plusieurs offres de France et de l’étranger. « Pierre a pris une dimension que je n’avais pas perçue à Toulon. Je suis persuadé que son histoire avec le RCT n’est pas terminée », glissait depuis la Corse, Mourad Boudjellal cet été à propos de son ancien technicien, en poste à Lyon.
Pourquoi un tel affolement ? Au sujet du directeur sportif du Lou, les stats sont limpides : entre Toulon (2011-2015) et Lyon depuis 2015, l’ancien demi de mêlée du XV de France présente en effet un total de 139 victoires en 210 matchs (soit 66,5 % de victoires), un pourcentage le plaçant en tête de tous les entraîneurs actuels du Top 14. Aussi étrange que cela puisse paraître, Pierre Mignoni ne sait pourtant toujours pas où il évoluera la saison prochaine. Le patron sportif du Lou n’ayant pas encore prolongé son contrat avec le club mené en Rhône-Alpes par Olivier Ginon et Yann Roubert. Peut-on imaginer les Lyonnais se séparer de celui les ayant fait accéder - et se maintenir - à l’élite du rugby français ? Difficile à croire… S’il devait prolonger, il devrait également poursuivre sa collaboration avec Sébastien Bruno, son adjoint chargé des avants, lui aussi libre de tout engagement en juin prochain. À Toulouse, la situation est assez similaire. Propulsé à la tête du secteur sportif du Stade toulousain en juin 2015, Ugo Mola (44 ans, 12 sélections) n’a pas encore eu la réussite escomptée avec les Rouge et Noir. Son contrat arrivera à terme en juin prochain et le président Didier Lacroix devra alors décider s’il continue ou pas l’aventure avec l’ancien international tricolore. Cela pourrait dépendre des résultats de la première partie de saison. Pour les dirigeants toulousains, le dossier Mola n’est pas isolé. William Servat (39 ans, 49 sélections), entraîneur en charge des avants, sera également libre de tout engagement à compter de juin 2018. Sera-t-il conservé par le club où il a réalisé l’intégralité de sa carrière professionnelle ? Tout dépendra, sans doute, de la tenue du paquet d’avants toulousain… Il est à signaler, enfin, que le troisième homme du staff technique toulousain, Pierre-Henry Broncan (43 ans, en charge de la défense) qui est en charge de la défense, est lui aussi en fin de contrat en Midi-Pyrénées. Comme annoncé dans ces colonnes, l’ancien demi de mêlée d’Auch aurait toutefois trouvé une porte de sortie et devrait rejoindre l’été prochain les Anglais de Bath (Premiership), le club du président Bruce Craig, avec lequel Broncan entretient d’excellentes relations.
PROLONGATION POUR DAL MASO ?
À Toulon, que fera Marc Dal Maso ? Le contrat de l’ancien talonneur des Bleus (50 ans, 33 sélections) avec le club varois - qu’il a rejoint en 2016 - prend également fin en juin 2018. Selon toute vraisemblance, Mourad Boudjellal devrait pourtant conserver « l’homme qui murmurait à l’oreille des piliers ». C’est en tout cas ce que que le président toulonnais nous a déclaré : « Je veux le prolonger durant l’été. Je n’ai pas construit un staff en préfabriqué cette année. »
Le dernier « grand nom » de cette liste exhaustive évolue actuellement en Pro D2.Vincent Etcheto (48 ans), puisque c’est de lui qu’il s’agit, a dernièrement reçu le renfort de Pierre Berbizier sur les bords de l’Adour. Etcheto, qui avait été propulsé directeur sportif de l’Aviron bayonnais en 2015, était parvenu à hisser le club basque en Top 14 dès la deuxième année de son mandat. Fin technicien, le petit-fils de Jean Dauger est aussi connu pour son fort caractère. Ira-t-il au bout de la cohabitation que Francis Salagoïty lui a imposée cette saison ? Certains jurent que non.
Chez l’autre promu aussi, en fonction des résultats, le staff pourrait subir des chamboulements. Arrivée il y a douze mois à Agen, Mauricio Reggiardo, qui forme le duo de techniciens avec Stéphane Prosper, avait signé pour deux saisons, plus une en option. Prosper lui s’engage chaque année pour un an. Les deux hommes qui bénéficient d’un vrai crédit, ont une certaine cote en Pro D2, et pourraient rebondir rapidement si les choses se passaient mal avec le SUALG en Top 14.