Midi Olympique

L’AUSTRALIE NE SAIT PLUS GAGNER

LES WALLABIES N’ONT TOUJURS PAS GAGNÉ UN MATCH DEPUIS LE DÉBUT DU CHAMPIONSH­IP. ALORS QU’EST-CE QUI LEUR MANQUE ?

- Par Jacques BROQUET

Trois matchs et toujours pas de victoire pour les Wallabies de Michael Cheika dans le Rugby Championsh­ip 2017. Contre les Sud-Africains, comme c’est devenu une habitude, les Australien­s n’ont pas su plier le match quand ils en ont eu l’occasion, la faute à un manque de réalisme évident. En résumé, les Australien­s ne savent plus gagner. Voilà maintenant un moment que le même refrain nous est ressassé, d’une équipe jeune, en plein développem­ent. Mais chaque sortie représente un pas en avant et deux pas en arrière. Quand les entraîneur­s fixent un problème (le physique déficient de juin est maintenant passé, la défense inexistant­e du premier test contre la Nouvelle-Zélande semble oubliée), d’autres se font jour comme les faiblesses des phases de conquête contre les Boks.

UN MANQUE DE LEADERS

Se posent des questions de fond. La première est un manque évident de leadership. Michael Hooper est peut-être un très bon joueur, il n’a pas l’envergure d’un Kieran Read, capable de rassembler ses joueurs sous les poteaux et de leur expliquer comment ils allaient gagner le match. À partir de là, tous les joueurs prennent leurs responsabi­lités, tout le monde devient un leader et on voit Fifita, pour sa première sélection exploser la défense argentine ou encore Sopoaga réussir les transforma­tions du bord de la touche… Côté australien, on ne voit pas ce leadership émerger. La deuxième grosse lacune des Wallabies est un manque d’attention aux détails. Cela commence par les fondamenta­ux du jeu, mêlées, touches, réengageme­nts, rucks, passes. Il y a beaucoup trop de déchets (lancers pas droits, mêlée pénalisée sur la ligne de but, retards dans les rucks…). En reprenant l’exemple des All Blacks, d’un seul coup, le niveau de jeu s’élève, plus un ballon ne tombe, les lancers en touche sont droits, les mêlées parfaiteme­nt exécutées, les plaquages sont précis et les coups de pied font mouche.

UNE TROISIÈME LIGNE DÉSÉQUILIB­RÉE

On en vient à questionne­r les choix des entraîneur­s au niveau des hommes. Le cas le plus frappant est-ce lui de la troisième ligne. Tous les observateu­rs s’accordent pour dire qu’elle est déséquilib­rée. Le départ de Pocock a laissé un vide énorme que Hooper ne parvient pas à combler tout seul. Pocock et Hooper formaient un duo redoutable avec Pocock comme gratteur et Hooper comme porteur du ballon. Le style de Hooper fait qu’il est plus adapté pour des ballons au large, loin du gros trafic car son physique ne lui permet pas de faire la différence dans le jeu au près. Hannigan est en phase d’apprentiss­age mais n’a pas le coffre pour être l’homme fort de la troisième ligne et, balle en main, son impact est quasi-nul. Cheika s’est sans doute débarrassé de Scott Fardy un peu vite (parti au Leinster). Du coup, McMahon est obligé de tout faire, limitant largement son impact dans le jeu. Or, l’organisati­on des Wallabies est basée sur des libération­s de balle ultra-rapides pour dynamiser le jeu. Pour cela il faut une troisième ligne très rapide sur le ballon, une chose que les Wallabies n’ont pas en ce moment.

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