Midi Olympique

PREMIER PIÈGE

- Par Olivier GAGNEBIEN

Le rendez-vous a les contours d’un premier passage au révélateur. Les budgets n’ont pas la même épaisseur, mais, ici et là, on cultive des ambitions similaires. « C’est un choc, mais on ne joue pas dans la même cour. Dans un coin de la tête, cela nous titille, mais c’est trop compliqué… On n’a pas les moyens de songer à la Fédérale 1, coupe le patron drômois Philippe Mussel, il n’y a plus de licence blanche et Nice est vraiment au-dessus. C’est son année. » Cela n’interdit pas de signer un gros coup. L’an passé, Saint-jeanen-Royans n’a permis à aucun club, en saison régulière, de repartir avec le succès sous le bras. Là-bas, c’est du reste une belle habitude. Le rendez-vous est souvent piégeux. Il n’y a que le futur champion de France Hyères Carqueiran­ne à être venu y réussir un coup de force et à y composter son ticket d’accès pour l’étage du dessus. « C’est un vrai premier test », assure le Niçois David Bolgashvil­i.

UN VOYAGE TOUJOURS COMPLIQUÉ

Il est vrai qu’à Saint Jean-enRoyans, on a du caractère. De par son histoire, dans ce petit village de 3 000 âmes à l’accent reboussier blotti au pied du Vercors, on ne s’interdit rien. On se nourrit d’une atmosphère et l’on cultive des valeurs. Au bout, cela encourage à se transcende­r « et à se lever le cul », sourit un habitué. Et cela prend souvent les contours d’un casse tête pour ses adversaire­s. « S’il y a un match à ne pas perdre, c’est bien à la maison », reconnaît Philippe Mussel. Sans oublier ce fichu terrain un poil pentu. Une aberration pour les uns. Le charme du rugby champêtre pour les autres. De l’importance d’empocher le toss. « Il y a trois mètres de dénivelé sur la longueur et un mètre sur la largeur, mais maintenant tout le monde nous connait », sourit le patron drômois, passionné à ses heures, de Boule lyonnaise. « Même en Géorgie, je n’ai jamais connu cela glisse David Bogaschvil­i, mais c’est avant tout la qualité de l’adversaire que je crains. »

La saison dernière, Nice y avait d’ailleurs mis un genou à terre avant de devoir patienter jusqu’au mois de janvier pour se construire un premier succès en voyage. Quatre sur toute sa saison. « On avait oublié de prendre le bonus défensif et même connu notre second plus gros revers se souvient David Bogashvili, et ce sera encore notre voyage le plus compliqué de nos matchs allers. »

Depuis, Saint-Jean-en-Royans a connu du mouvement. Frédéric Bret a pris le chemin de Tournon, Yannick Armand est passé directeur sportif du club et les clés du camion ont été donnés à Etienne Dallon et à Guillaume Martin. Et si l’ossature de l’effectif a été conservée, les Saint-Jeannais ont quand même perdu leur flanker Anthony Revol parti rejoindre le voisin Saint-Marcellin et leur trois quart aile roumain Nicolas Onutu passé à Vienne. Les obligeant à faire leur marché du côté de Romans et d’Aubenas avec les arrivées du Fidjien Noa Soqeta, de Benjamin Terchi et Carl Monon et du Néo-Calédonien Roy Tao Wemama.

Une façon de glisser que désormais branché sur « un nouveau cycle », Saint-Jean entend réussir son premier examen.

Newspapers in French

Newspapers from France