PROMIS À LA CHARRETTE ?
WORCESTER A PRIS UN DÉPART CATASTROPHIQUE. LE CLUB AURA DU MAL À GAGNER SA TROISIÈME BATAILLE CONSÉCUTIVE POUR LE MAINTIEN.
On ne veut pas manquer de respect à tout un club, mais à l’heure où l’on écrit ces lignes, les Worcester Warriors sont les candidats idéaux à la descente pour juin 2018 après deux onzièmes places en 2016 et 2017. Après trois journées, le club de l’Ouest des Midlands compte zéro point et deux défaites consécutives à domicile (contre des pointures il est vrai,Wasps et Exeter). Les Warriors ont encaissé cent points pour seulement 28 points marqués. En ouverture, ils avaient été corrigés à Newcastle (35-8), censé être un concurrent dans la lutte pour le maintien. Bref tous les clignotants sont au rouge pour ce club qui est monté pour la première fois en 2004 et qui a connu deux relégations depuis (2010 et 2014) pour remonter chaque fois dans la foulée. Les Warriors semblent désormais condamnés à être trop forts pour la D2, mais trop justes pour l’élite. En dix ans, ils ont terminé quatre fois à la onzième place et deux fois à la douzième. Il faut donc avoir la foi chevillée au corps pour soutenir ce club sans référence majeure, il n’a jamais joué la H Cup par exemple (même s’il a joué une finale de Challenge en 2008) et sans soutien populaire massif.
HOUGAARD À LA RESCOUSSE
Il est né de l’ambition et de la générosité d’un chef d’entreprise local Cecil Duckworth qui a pris l’équipe en division régionale en 1993 juste après avoir vendu son entreprise à un grand groupe. Il l’a hissée jusque dans l’Elite en neuf ans, il lui a offert un nouveau stade de 12 000 places mais n’a pas pu lui faire franchir un cap supplémentaire. En 2015, il a d’ailleurs quitté son poste de directeur exécutif, à l’âge de 77 ans, un moment émouvant. Peut-être la fin d’une époque même s’il siège encore au bureau. L’an passé, les Warriors avaient déjà frôlé la correctionnelle en bénéficiant de la médiocrité de Bristol, malgré ses moyens colossaux. Le Sud-Africain Gary Gold était arrivé comme manageur général en janvier et il avait réussi à sauver le club in extremis. À son arrivée, Worcester n’avait qu’un point d’avance sur Bristol, au final, il en avait treize. À l’intersaison, Gold a remodelé profondément l’effectif du club avec 32 mouvements, record d’Angleterre, sans pour autant recruter des vedettes. Mais ce nettoyage n’a visiblement pas porté ses fruits. Et puis certains joueurs accusent le poids des ans comme l’ancien deuxième ligne irlandais Donnacha O’Callaghan, 38 ans ou son compatriote le légendaire demi de mêlée Peter Stringer, 40 ans. Le centre les Lions Ben Teo est finalement resté malgré la pression de Bath, mais il a du mal à retrouver sa forme de l’an passé.
Bonne nouvelle, dans cet océan de médiocrité le Springbok François Hougaard reviendra plus tôt que prévu car il ne jouera pas les deux derniers matchs des Four-Nations. Le club a grandement besoin de son tonus. Gary Gold a martelé son discours : « On ne va pas paniquer, ce serait un cauchemar pour les joueurs de voir leur entraîneur changer sans arrêt la composition de l’équipe sous la pression des événements. Nous connaissons l’ossature de l’équipe et nous attendons le retour de plusieurs blessés. » C’était avant la déroute subie face à Exeter 41 à 10. Reconnaissons cette excuse à Gold, son club a subi une invraisemblable série de pépins : « dont nos trois meilleurs flankers ». En cas de défaite ce soir à Gloucester, la situation sera vraiment critique car il faudra recevoir les Saracens dans la foulée. Et la particularité du championnat anglais fait que quand une équipe est tout de suite larguée, tout le monde joue vraiment différemment, l’esprit libéré. C’est le charme de la relégation unique. Le programme PREMIERSHIP > Quatrième journée Vendredi Gloucester - Worceter.
Samedi Bath - Newcastle ; Harlequins - Leicester ; Saracens - Sale. Dimanche Exeter - Wasps ; London Irish - Northampton.