Midi Olympique

Paris retrouvé

EN DEUX RENCONTRES LE STADE FRANÇAIS QUI ÉTAIT BIEN MAL PARTI, A RETROUVÉ LE CHEMIN DU SUCCÈS. ESPÉRANCES SUIVENT.

- Waisea Nayacalevu, auteur de deux essais pour le Stade français dont celui-ci, inscrit au nez de Juan Pienaar. Par Arnaud BEURDELEY arnaud.beurdeley@midi-olympique.fr

Infliger un revers au leader du Top 14 n’est pas donné à tout le monde. Jusque-là, seule l’Union-Bordeaux-Bègles se l’était permis en six journées. La performanc­e du Stade français est donc à souligner, même si les mauvaises langues relèvent en priorité les absences de quelques joueurs cadres dans le camp montpellié­rain. Qu’importe. Le deuxième succès consécutif du Stade français, c’est la conséquenc­e de choix pertinents effectués par le staff technique parisien. D’abord, des choix de jeu. Viser la défense de Nemadi Nadolo, c’est dans les possibilit­és de tout un chacun. Inscrire deux essais en visant cette zone de jeu, c’est une franche réussite. Les deux premiers essais parisiens sont nés dans la zone de jeu du monstre fidjien, bien plus à l’aise lorsqu’il s’agit d’attaquer. « C’est un joueur très dangereux ballon en main, a reconnu Jules Plisson. Mais on savait qu’en défense il pouvait y avoir des espaces. » Sur le premier essai, l’ouvreur parisien, d’une simple passe au cordeau, a permis d’ouvrir une brèche à Julien Arias. Sur le second, c’est le demi de mêlée Arthur Coville qui a profité d’une mêlée désaxée pour attaquer le couloir de Nadolo, toujours aussi naïf. L’attaque et le jeu de mouvement, le Stade français l’a dans son ADN. Jusque-là, aucune surprise. Comme à son habitude, le Stade français a donc lancé un jeu basé sur de la vitesse et du mouvement sur toute la largeur du terrain. Seulement, défendre sur des ballons portés, véritable marque de fabrique du MHR, ça, les Parisiens ne nous avait pas habitués à le faire, faute de densité physique. Et franchemen­t, ce fut la bonne surprise du weekend. À l’exception de l’essai de Bismark Du Plessis (39e), inscrit en supériorit­é numérique en raison du carton jaune de Macalou (38e), les Stadistes ont toujours annihilé les tentatives adverses. Soit ils ont « coffré » le porteur de balle en le gardant debout pour récupérer l’introducti­on sur la mêlée ordonnée en suivant

WAISEA, L’ATOUT DE POIDS

(4e), soit ils l’ont emmené immédiatem­ent au sol, ce qui a été réalisé quasiment sur chaque touche défensive. « 80 % de leurs lancements de jeu se font sur ballon porté, sourit Olivier Azam. Si on ne les avait pas contrés sur ce secteur de jeu, le match aurait pris une autre tournure. Surtout, les joueurs ont été très réactifs pour ne pas être sanctionné­s. » Seulement sept pénalités concédées en quatre-vingts minutes. Un chiffre presque parfait.

Ce second succès de rang, c’est aussi le résultat de choix pertinents sur les hommes. Depuis deux ans, l’internatio­nal fidjien Waisea n’était plus aligné au centre de façon régulière. Depuis le début de saison, il n’a joué qu’avec le numéro 13 dans le dos. Six matchs, six titularisa­tions, quatre essais. Qui dit mieux ? « Il fait de bons matchs, sourit Julien Dupuy entraîneur en charge des trois-quarts mais je le préfère quand même à l’aile. » Il n’en dira pas plus mais la présence de Waisea au centre est liée au déficit de puissance global de la ligne de trois-quarts. Toujours est-il que l’associatio­n Danty-Waisea, celle-là même qui fut sacrée championne de France 2015, semble bien de retour. Arthur Coville, lui, ne fait que découvrir le Top 14. Deuxième titularisa­tion à 19 ans et déjà deux succès. Après la victoire face à Pau, Greg Cooper et Julien Dupuy auraient pu le remercier et lui expliquer que l’expériment­é Charl McLeod apporterai­t plus de garanties pour affronter le leader du Top 14. Le staff a préféré lui renouveler sa confiance. Bien joué. Le gamin a tout d’un grand : la vista, la passe, la défense et le jeu au pied. « Arthur a fait un très bon match, confirme l’entraîneur des trois-quarts parisiens Julien Dupuy. Il commence à avoir beaucoup de maîtrise. Il tente des choses, c’est très agréable. S’il continue comme ça, il fera de belles choses. Mais il ne doit pas griller les étapes. »

Un constat qui sied parfaiteme­nt aussi à cette équipe du Stade français qui se construit pas à pas, malgré un début de saison difficile.

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