Midi Olympique

LYON, PREMIÈRE !

PLACÉ DANS LE QUINTÉ DE TÊTE DEPUIS LE DÉBUT DE SAISON MAIS JAMAIS AU SOMMET, LE LOU PREND LA TÊTE DU TOP 14 À LA FAVEUR DE SON TROISIÈME SUCCÈS À L’EXTÉRIEUR DE LA SAISON. IMPRESSION­NANT.

- Par Enzo DIAZ

Les temps ont bien changé et pourtant ils ne sont pas si lointains où le Lou était en train de batailler pour sa survie dans le championna­t et où il n’arrivait pas à s’exporter. Alors que la saison dernière ils avaient mis neuf mois à accoucher d’un succès à l’extérieur - du côté de Castres, à l’occasion de la 23e journée - les Lyonnais en sont déjà à trois succès hors de leur nouvel écrin rénové de Gerland. Dont deux, excusez du peu, chez le champion de France 2015 et le champion de France 2016. Du coup, c’est une première historique, le Lou est seul en tête du Top 14. Un changement radical qui s’explique par une présaison réussie mais aussi un développem­ent mûr et réfléchi, patiemment attendu que ce soit sur le plan sportif mais aussi économique. Ce Lou a quelque chose en lui du La Rochelle de l’an dernier de par sa faculté à faire plus que trembler l’échiquier traditionn­el du rugby hexagonal. Aujourd’hui, il est en passe de s’inviter dans la cour des grands. Même si son début de saison a été relativeme­nt clément au niveau du calendrier et que les mois de novembre et de décembre seront rudes avec le déplacemen­t et la réception des cadors que sont La Rochelle, Clermont, Toulon, Montpellie­r, le Lou est aujourd’hui en train de se faire les dents longues.

Sa victoire tout en maîtrise samedi soir sur la pelouse d’Agen peut bien être relativisé au vu du niveau de l’adversaire du soir, elle n’en reste pas moins importante. « Ce n’est pas anecdotiqu­e, c’est bien. C’est la première fois que ça arrive au club mais ce n’est qu’un début. C’est comme quand tu as ta première sélection en équipe de France, tu es content mais il faut y rester. Le plus dur c’est d’y rester et d’y rester collective­ment. Nous allons prendre les matchs les uns après les autres, c’est une phrase bateau mais nous allons essayer de continuer. Il reste dix-neuf journées. Je sais que vous allez nous voir beaux, dans les six mais je sais que nous n’y sommes pas encore. » explique le manager Pierre Mignoni.

TRAVAIL, HUMILITÉ, PLAISIR

Même son de cloche du côté du président Yann Roubert pour qui l’humilité prévaut autant qu’elle vaut : « N’oublions pas non plus que nous n’avons fait que sept étapes, nous ne nous interdison­s rien mais nous n’oublions pas que nous sommes à l’abri de rien. Nous sommes capables du meilleur, pourvu que ça dure même s’il n’y a rien de garantie. C’est formidable, mais ça ne donne pas le moindre titre, ça ne donne le droit à rien. Nous n’avons rien gagné si ce n’est le droit de poursuivre, et de continuer sur cette lancée. » Cette équipe, « capable de tout », « en train de vivre sa propre histoire » comme le confiait le capitaine au long cours Julien Puricelli a donc décidé de sortir du bois et de montrer ses muscles. Dès la première journée, la victoire au Stade français avait « mis du baume au coeur ». Elle a permis de donner de la confiance à un groupe où la jeunesse des Baptiste Couilloud, Félix Lambey, Thibaut Regard, Dylan Cretin est en train d’acquérir l’expérience qu’ont déjà les Liam Gill, Carl Fearns, Frédéric Michalak, Alexis Palisson et consorts. Tapi dans sa tanière, le Lou ne panique pas pour l’heure et s’assure un présent ainsi qu’un avenir sans pression. Une philosophi­e qu’expliquait Yann Roubert, tout à sa joie samedi : « chez nous, les trois maîtres mots sont le travail parce que le talent ne suffit pas et il faut l’entretenir, l’humilité parce que tant que nous ne gagnerons pas tous nos matchs avec cinq points, la route sera encore longue. Et puis le plaisir, car nous en prenons depuis le début de saison et nous espérons continuer. Ces moments sont précieux, nous allons tout faire pour les prolonger. »

Le Lou grandit et son éclosion est déjà effective.

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