DANS LA COUR DES GRANDS
AUTEUR D’UN EXCELLENT DÉBUT DE SAISON, L’ARRIÈRE EST À L’IMAGE DE SON CLUB : PERFORMANT ET PROMETTEUR. ET CETTE FOIS, IL L’A CONFIRMÉ FACE AU CHAMPION DE FRANCE.
Le Stade toulousain va bien, merci pour lui. Après six journées et avant la venue du champion de France à Ernest-Wallon, le club quadruple champion d’Europe comptait déjà 20 points avec quatre victoires, un nul et une défaite. Un premier bloc réussi donc, et une vraie éclaircie après cette saison galère qui vit le club haut-garonnais terminer à une très décevante douzième place. Pour autant, les Toulousains n’en versaient pas dans le triomphalisme : « Ne croyez pas une seule seconde que l’on se tape sur le ventre », prévenait en fin de semaine dernière le manager Ugo Mola, qui restait très lucide quant aux adversaires que son équipe avait affrontés jusque-là : « Nous sommes très satisfaits d’avoir 20 points après six journées, mais nous ne sommes pas dupes par rapport à notre calendrier. Si l’on garde l’enthousiasme, le comportement et le niveau d’engagement actuel, le tout ajouté à la qualité de nos joueurs, je ne suis pas inquiet. » Pas inquiet donc, mais curieux. Curieux de voir comment son Stade toulousain allait se comporter face au champion de France en titre : « C’est le moment pour nous de nous étalonner. D’ailleurs, ce fut notre leitmotiv cette semaine : nous avons besoin de nous tester face aux meilleurs. »
KOLBE : « SA PRÉCISION EST VRAIMENT IMPRESSIONNANTE »
Thomas Ramos est exactement à l’image de son club. Il est en pleine réussite, augure même de belles promesses pour l’avenir, mais il doit se frotter aux meilleurs. À tout juste 22 ans, le jeune arrière pointe déjà parmi les meilleurs réalisateurs du Top 14 alors qu’il découvre ce championnat après avoir été prêté un an à Colomiers, en Pro D2. Une année qui l’avait révélé : 24 matchs (dont 23 fois en tant que titulaire), cinq essais, 84 pénalités et 34 transformations. Pas impressionné pour un sou, Ramos a attaqué son aventure en Top 14 sur les mêmes bases, au point de susciter l’admiration de ses coéquipiers comme le Sud-africain Cheslin Kolbe : « Thomas a beaucoup de talent. Il a tout ce que demande le poste d’arrière : il va vite, il a un bon pied, il est sûr en défense… Je pense qu’il est un grand espoir du rugby français. Et puis que ce soit à l’entraînement comme en match, il ne manque jamais un coup de pied ! Sa précision est vraiment impressionnante. Le pire c’est qu’avec lui-même les pénalités difficiles paraissent faciles… »
Seulement voilà, l’arrière se devait de confirmer dans un contexte réellement hostile, comme un champion de France en manque de points qui débarque chez vous avec son XV majeur. Un défi que confirmait son manager dans la semaine : « Thomas a encore une grande marge de progression. Lui aussi a besoin se tester face à Clermont, La Rochelle, dans les joutes européennes. Il se trouve encore loin du niveau qui pourrait être le sien. Il va s’étalonner sur ce qui se fait de mieux en France. »
Le verdict est sans appel : le gamin qui faisait hier le bonheur de Colomiers est définitivement entré dans la cour des grands. Face à Clermont, Ramos s’est encore montré impeccable. Sûr en défense, mordant en attaque, il s’est illustré en offrant une passe décisive à l’intenable Antoine Dupont, après une belle percée de Yoann Huget. Le jeune arrière a également régalé son public par la précision de son jeu au pied. À l’exception d’un égarement en début de match avec une pénalité manquée alors qu’elle était largement dans ses cordes, Ramos a tout de même signé un 5/7. Avec, en point d’orgue, cette pénalité de cinquante mètres en début de deuxième mi-temps, qui vint sanctionner un raffut illégal de Peceli Yato. Implacable, à l’image d’un Stade toulousain qui priva le champion de France du moindre bonus défensif.