MIEUX, PAS ENCORE BIEN
LES AUVERGNATS ONT CETTE FOIS RIVALISÉ DANS LE COMBAT MAIS ILS ONT MANQUÉ DE JUSTESSE ET D’EFFICACITÉ. LE CHAMPION RENTRE ENCORE BREDOUILLE.
Le président Éric de Cromières n’est pas adepte des saillies cinglantes et, plus globalement, s’immisce peu dans la gestion sportive de son club. « Je suis président, donc je préside. Franck Azéma est entraîneur, donc il entraîne. Il faut savoir rester à sa place », répète-t-il inlassablement. Malgré le début de saison décevant de ses hommes, récemment titrés et frappés de ce contrecoup que tous les champions ont déploré avant eux, Cromières n’est donc pas intervenu auprès de ses joueurs, ces derniers jours. « Parce que ça ne servirait à rien », maintenait-il cette semaine, dans une interview à rugbyrama.fr. « Notre groupe comporte assez de joueurs expérimentés pour savoir quelle direction prendre. » Ce qui ne l’empêchait pas de porter un regard lucide, donc dur, sur le début de saison de son équipe. « On ne démarre pas la saison comme on devrait et comme on pourrait. Jusqu’à présent, il n’y a pas lieu d’être satisfait de nos prestations. C’est comme si nous n’avions pas démarré notre saison. On n’y est pas, on n’y est pas. Voilà tout. »
À ce titre, ce déplacement des Clermontois à Toulouse s’annonçait riche en enseignements. Indigents à l’extérieur depuis la reprise, que ce soit à Bordeaux-Bègles, La Rochelle ou Castres, les Auvergnats ne couraient pas tant après des points qu’il ne leur manque pas franchement. Plutôt après la manière, le contenu. « La consistance », comme aime à verbaliser Franck Azéma, franchement remonté du comportement de ses hommes depuis six matchs. La réponse est venue. Positivement, pour ce qui est de l’engagement physique.
DE L’INVESTISSEMENT, PAS D’ÉTINCELLE
C’est une première bonne chose, indispensable à toute autre. Et cela assure aux Clermontois de signer leur sortie à l’extérieur la plus proche des standards habituels. Ce n’est évidemment pas suffisant. Pour le reste, les Auvergnats souffrent encore de trop d’imprécisions dans leur jeu pour espérer faire chuter un Stade toulousain en plein renouveau, qui plus est sur ses terres. Il y a cette impatience qui persiste et ces choix, douteux, où le triangle arrière se débarrasse trop rapidement du ballon. Il persiste cette inconstance dans le secteur de la mêlée fermée et, pour la globalité, Clermont peine à retrouver la vitesse d’exécution collective qui faisait sa force - et son charme - les dernières saisons. « Malgré le résultat, et sans manquer de respect aux Brivistes, nous savons que nous sommes encore loin de nos standards », pestait Morgan Parra au soir de la victoire face au CAB, dans le derby. À Toulouse, les Clermontois s’en sont un peu rapprochés. Mais il reste du chemin, alors que la Coupe d’Europe arrive déjà. Contrairement au Top 14, elle ne laissera aucun temps de rodage aux Auvergnats. D’où une forme d’urgence pour une équipe qui se déplacera aux Ospreys, dimanche prochain, et qui n’a toujours pas gagné le moindre point loin de ses bases cette saison.