LES ROCHELAIS N’ONT PAS PLIÉ !
DANS UN CONTEXTE DIFFICILE ET SANS OUVREUR DE MÉTIER, LES MARITIMES ONT RÉSISTÉ POUR FAIRE TOMBER DES FRANCILIENS QU’ILS N’AVAIENT PAS BATTU CHEZ EUX DEPUIS LEUR RETOUR EN TOP 14...
Ce n’est pas tous les week-ends que l’on mettra 50 points à l’adversaire. Il y aura des matchs comme ça, on a su le gagner. C’est ce qu’il faut retenir. » À La Rochelle, dimanche soir, personne et surtout pas le talonneur Jean-Charles Orioli ne faisait la fine bouche, au sortir de la victoire obtenue contre le Racing (16-9). Après trois saisons sans victoire à Deflandre contre les Franciliens (deux nuls et une défaite entre mai 2015 et décembre 2016), La Rochelle a mis fin à la série d’invincibilité des Ciel et Blanc. « Ils avaient pour habitude de venir gagner ici ou de faire match nul, des gros matchs ici. Aujourd’hui (dimanche, N.D.L.R.), on a vaincu le signe indien. C’est un concurrent direct à la qualification qui prend zéro point, donc c’est un bon résultat », ajoutait Jean-Charles Orioli, pour sa première apparition à Marcel-Deflandre.
Privés de Botia, annoncé titulaire en troisième ligne mais finalement forfait et remplacé par Kevin Gourdon, les Rochelais ont mis du temps à bousculer la défense parisienne, cherchant des solutions sur les extérieurs pour déborder les hommes du duo Labit-Travers. Il ne fallait d’ailleurs pas être maladroit dans les passes face à une défense Ciel et Blanc très haute. Comme ce mouvement à la 18e pour sauver les meubles. La Rochelle jouait très vite sur la largeur pour envoyer l’arrière Kini Murimurivalu qui remontait une vingtaine de mètres. « Ça tapait fort, il y avait de l’intensité et on ne voulait pas prendre d’essai, racontait encore Orioli. Il y a eu beaucoup d’erreurs techniques, des touches pas trouvées. Ça a rendu le rugby un peu brouillon mais on n’a pas lâché. » Cette détermination, devant un public qui a poussé, a fait basculer le match en faveur de l’équipe qui en voulait le plus. En cela, l’essai de Vincent Rattez (33e) est venu récompenser des offensives multiples mais jamais abouties comme la tentative de Brock James sur un coup de pied à destination de Victor Vito (26e).
LA BONNE NOTE : NE RIEN LÂCHER
À la pause (13 à 6 pour La Rochelle), succédait une seconde période où les Maritimes étaient moins dominateurs. L’échec de Maxime Machenaud (49e) sur une pénalité qui aurait pu changer la donne, et une défense irréprochable des Rochelais à partir de l’heure de jeu, ne permettaient pas aux joueurs du président Jacky Lorenzetti de revenir malgré une domination accrue. Les Rochelais étaient résilients. « Le constat, ce ne sera peut-être pas la note artistique de la saison, jugeait Patrice Collazo, mais dans la note de la détermination, de ne rien vouloir lâcher, de rattraper les erreurs du copain, là on n’est pas loin de la perfection. » Positionné à l’ouverture suite à la sortie de Brock James à la demi-heure, Jérémy Sinzelle a assuré l’intérim avec cette détermination saluée par le technicien rochelais. « Il y a beaucoup d’erreurs techniques, d’appréciation de jeu mais par contre derrière, j’ai vu quinze joueurs déterminés à rattraper la bêtise de l’autre », louait enfin Patrice Collazo.
Enfin, avant d’aller samedi aux Harlequins pour l’ouverture de la Champions Cup, le Varois retient un point positif, celui de la gestion du match. L’an passé, les Rochelais, qui menaient au score, avaient été rejoints sur le fil par le Racing (23-23), suite à un essai de Yannick Nyanga. « L’an dernier, on a mené, pris un essai de 80 mètres alors que le Racing était à 14. Cette année, on menait au score, on a tenu le score, on a subi, on n’est jamais arrivés à sortir de notre camp mais par contre, on a gagné. Donc, il y a de l’évolution. » Rassurant avant le saut vers l’inconnu de la Champions Cup, où les Maritimes sont engagés pour la première fois de leur histoire.