COURAGEUX MAIS SANS GÉNIE
FORTS SUR LES BASES, DOMINATEURS EN CONQUÊTE ET SEREINS EN DÉFENSE, LES RACINGMEN ONT NÉANMOINS MANQUÉ D’IMAGINATION EN ATTAQUE.
Pour ce déplacement à La Rochelle, que les « deux Laurent » craignaient par-dessus tout, les Franciliens avaient décidé de procéder à une large revue d’effectif. Dan Carter, s’il était bel et bien remis d’une contracture au mollet, était donc laissé au repos en vue de la réception de Leicester, pour l’ouverture de la Champions Cup. Virimi Vakatawa et Henry Chavancy, qui formeront la paire de centres du Racing samedi prochain face aux Tigres, étaient eux aussi ménagés. Quant à la révélation du début de saison Teddy Iribaren et le capitaine historique Dimitri Szarzewski, ils démarraient tous deux cette rencontre sur le banc de touche. Du coup, le staff ciel et blanc décidait de relancer sur les bords de l’Atlantique les « tricards » du début de saison. So’otala Fa’aso’o, mis au placard après un premier match très décevant, était titularisé au stade Marcel Deflandre, quand Albert Vulivuli et Anthony Tuitavake se retrouvaient associés au milieu du terrain. Verdict ? La première période des seconds couteaux franciliens fut, dans un contexte hostile et contre l’une des équipes en forme du championnat, plutôt satisfaisante. Très bien organisés en défense et plutôt propres en conquête, les coéquipiers de Maxime Machenaud (titularisé à l’ouverture) parvenaient à garder les Rochelais à portée de fusil. Grâce à une belle débauche d’énergie, ils réussissaient même à longtemps combler les espaces sur les extérieurs, où les Rochelais avaient visiblement décidé de les cibler.
MAINTENANT, LES TIGRES !
C’est probablement à l’heure de jeu que les Racingmen ont laissé filer l’opportunité de faire définitivement douter les Rochelais sur leurs terres. Après avoir passé cinq minutes dans les vingtdeux mètres adverses, les Ciel et Blanc commettaient d’abord un en-avant par l’entremise de Dimitri Sarzewski. Cinq minutes plus tard et au terme d’une belle séquence animée par Teddy Iribaren, Bernard Le Roux et Manuel Carizza étaient coupables d’une faute grossière, déblayant la défense rochelaise trois mètres trop loin. La chance était bel et bien passée…
Courageux mais sans génie, solidaires mais dépourvus de créativité balle en mains, les Racingmen se sont très légèrement rassurés à La Rochelle, après leur défaite à domicile survenue face à Lyon, la semaine dernière (17-20). Portés par un très grand Yannick Nyanga, transfigurés par l’entrée en jeu de Teddy Iribaren, les hommes du président Lorenzetti devront néanmoins monter en puissance et proposer autre chose que du jeu à une passe, s’ils souhaitent marquer les esprits face à Leicester, à Colombes. Car, comme en attestent les grands remaniements ayant précédé le déplacement au stade Marcel Deflandre, les Ciel et Blanc ont bel et bien fait de cette Champion’s Cup leur objectif prioritaire, cette saison.