PAS D’ÉPONGE MAGIQUE
POUR LES PALOIS, LES POINTS PRIS DANS L’AIN N’EFFACENT PAS CEUX PERDUS À DOMICILE FACE AU STADE FRANÇAIS, LA SEMAINE DERNIÈRE.
Sur le bord de touche, le quatrième arbitre a dû intervenir à plusieurs reprises pour venir tempérer l’empressement de Simon Mannix à commenter toutes les actions. Le manager palois est, il est vrai, très souvent dans la réaction. C’est un défaut dont veulent se défendre ses joueurs, si l’on en croit Thomas Domingo : « Pau n’est pas une équipe à réaction, pas une équipe à rebonds. Cette victoire à Oyonnax n’efface en rien la défaite concédée devant le Stade français et dont il faudra se servir pour continuer à avancer ». Que les choses soient claires, la victoire obtenue par les Palois à Oyonnax, et dans la difficulté, ne saurait s’apparenter à un quelconque coup d’éponge magique. Sur ce point, le discours de Frédéric Manca, l’entraîneur des trois-quarts, ne laisse pas de place à l’interprétation : « Les trois points que nous avons perdus au Hameau face au Stade français le sont de manière définitive. Nous n’étions pas venus à Oyonnax pour effacer cette défaite mais avec l‘envie de nous imposer pour pouvoir continuer à avancer. Le groupe a su le faire en affichant un supplément d’âme. »
Thomas Domingo partage cette vision « On s’est battu, on n’a rien lâché et au final cela a payé. Une victoire en déplacement après la défaite du week-end dernier cela fait du bien à la tête ». Mais il ne s’en contente pas. Les quatre points pris dans l’Ain traduisent l’investissement et le tempérament du groupe. Ils marquent aussi une grande première alors que jamais lors de ses huit précédents déplacements dans le Haut-Bugey, Pau n’était parvenu à décrocher la victoire. Mais là encore le principe du refus de l’éponge magique s’impose. Ces quatre points ne doivent pas occulter une certaine réalité du jeu soulignée par le pilier palois : « Nous nous sommes compliqué la tâche en fin de match en rendant trop de ballons ». Il concède également : « Il y a eu beaucoup de ballons perdus en première mi-temps en touche et dans le jeu mais en deuxième période le banc a beaucoup apporté. Il nous a permis de récupérer nos erreurs. » Thibault Daubagna retient lui aussi cet apport du banc dans la construction d’un succès aussi laborieux que précieux : « Durant toute une mi-temps, la possession a été pour Oyonnax. Il a d’abord fallu beaucoup défendre et dans ces conditions on a eu tendance à subir, mais sans rien lâcher. Les changements ont aidé à inverser la tendance ». Comme du côté oyonnaxien, la touche a été, pendant une mi-temps, source de difficultés avec cinq ballons perdus. Au lancer, Quentin Lespiaucq-Brettes plaide coupable : « J’ai mal lancé. Les commandements n’ont parfois pas été bons. Durant une mi-temps la touche n’a pas fonctionné, une fois c’était moi, une fois l’alignement. Tout cela sera analysé. Notre chance a été que la touche d’Oyonnax soit à son tour défaillante, c’est aussi ce qui nous a permis d’aller chercher la victoire. Après match on en rigole, mais si la victoire nous avait échappé je l’aurais eu en travers. »
PAS UNE ÉQUIPE À REBONDS
Comptablement, l’opération réalisée par les Palois dans l’Ain est bénéfique et même si dans les esprits elle n’efface pas le souvenir du match perdu au Hameau face au Stade français elle a remis la Section dans le sens de la marche, au bon moment, avant la parenthèse européenne. Thomas Domingo amorce un premier bilan du bloc d’ouverture : « Ces matchs nous ont permis de progresser dans certains secteurs mais il reste des points négatifs à travailler, comme nos entames de match, les trop nombreux ballons perdus… »
Le plan d’action est tout tracé pour les prochaines semaines et l’interlude européen, avec dès jeudi la réception de Gloucester, devrait permettre de continuer à avancer, avec un nouvel objectif en perspective ciblé par le talonneur Quentin Lespiaucq-Brettes : « Pour la reprise une grosse réception nous attend avec la venue de Montpellier ». La Section aura alors un nouveau défi à relever, démontrer qu’elle n’est pas une équipe à rebonds et que sa victoire dans l’Ain n’est réellement pas qu’un simple coup d’éponge.