UN POINT D’HONNEUR
LES OYONNAXIENS ONT À NOUVEAU PERDU À CHARLES-MATHON, MAIS ILS SE SONT RETROUVÉS AUTOUR DES VALEURS DU CLUB.
La question ne peut être éludée. Pourquoi, à deux minutes de la sirène, avec un retard de trois points, l’US Oyonnax n’a-t-elle pas pris sa chance au pied sur une pénalité aux 45 mètres. « Ce choix appartient aux joueurs », tranche Adrien Buononato, sans nullement se dédouaner : « Et je l’assume parfaitement, même si dans le championnat qui est le nôtre, celui des équipes qui se battent pour survivre, chaque coup blesse, chaque coup fait mal. » Celui subi face à Pau passe difficilement. « Il est tentant de dire qu’un point a peut-être été perdu en ne tentant pas cette pénalité et qu’au final ce point peut faire la différence, mais nous sommes encore loin de la fin. » Dans la balance de son analyse d’après-match, le directeur sportif a placé d’un côté le point comptable, de l’autre le point d’honneur mis par son équipe à afficher un comportement en phase avec les valeurs qui ont fait la force et la réputation du club de l’Ain. Le verdict est sans appel : « La semaine dernière, après la défaite devant Bordeaux-Bègles, il était impossible de parler de rugby, il fallait se concentrer sur les hommes. Là ils ont répondu présents. Ils ont réagi et leur comportement parle de lui-même. Je ne leur en veux pas du choix qui a été fait. Ils ont pris un risque, ils ont été battus, mais ils ont gardé la tête haute. »
LE REPROCHE DE L’INCONSTANCE
Oyonnax a perdu mais s’est retrouvé dans ce match des revanchards en s’appuyant sur des valeurs d’engagement et d’envie. « Je suis fier de cette réaction même s’il va encore falloir régler des détails. Il faudra profiter de la coupe d’Europe pour retrouver totalement notre jeu et redémarrer notre saison », retient le capitaine Roïmata Hansell Pune. Jérémy Gondrand parle lui aussi de détails à régler : « Nous n’avons pas su le faire dans des moments décisifs pour concrétiser nos temps forts. Mais en termes de fierté et d’envie, nous avons à nouveau montré le vrai visage d’Oyonnax. Sur ces points, il n’y a rien à nous reprocher. »
Le demi de mêlée de l’USO a raison, l’unique reproche à faire au club de l’Ain tient à l’inconstance affichée dans la conduite de son match avec une première période à son avantage (13-6) et une deuxième beaucoup moins convaincante (3-13). Le secteur de la touche cristallise cette difficulté. « Il y a eu une baisse de tension, valide Adrien Buononato. Si les sauteurs ont sauté moins haut, si les lifteurs ont moins levé, si la précision a baissé, c’est peut-être parce que nous n’avons pas quatrevingts minutes dans les pattes. » Entre le problème de courant alternatif et celui de manque de gaz, le patron de l’USO poursuit : « Il n’y a pas que la touche. Notre jeu au pied a faibli lui aussi pour se faire moins long, moins précis. C’est tout cela qui fait la différence avec le haut du tableau ». À défaut d’un physique irréprochable Oyonnax s’est refait une petite santé morale en retrouvant ses vertus… c’est déjà ça.