Midi Olympique

LA POISSE AU TAPIS

PREMIÈRE VICTOIRE DE LA SAISON POUR DES BRIVISTES FORCÉMENT SOULAGÉS, D’AUTANT PLUS QUE LEURS PRINCIPAUX CONCURRENT­S ONT PERDU À DOMICILE.

- Absent lors des deux derniers matchs, le Briviste Sisa Koyamaibol­e a fait un retour tonitruant face à Castres. Par Nicolas AUGOT, envoyé spécial nicolas.augot@midi-olympique.fr

Un véritable soulagemen­t. Brive a enfin décroché sa première victoire de la saison. Après six revers, dont trois à domicile, les Corréziens ont enfin trouvé les clés du succès, en forçant un destin qui s’acharnait, jusque-là, à distiller mauvais rebonds et blessures à répétition. Une poisse qui leur collait aux crampons, même en ce début de match face à Castres, quand la vidéo annulait un essai de Benjamin Lapeyre en tout début de rencontre avant qu’Étienne Herjean soit obligé de sortir au quart d’heure de jeu. La roue n’avait pas vraiment envie de tourner. Heureuseme­nt, la déterminat­ion briviste était plus forte que les vents contraires selon le nouvel entraîneur du secteur offensif Jean-Baptiste Péjoine : « Les garçons n’ont pas décroché mentalemen­t. Nous sommes revenus dans la partie petit à petit comme on sait le faire. C’est une victoire encouragea­nte qui, j’espère, va nous faire basculer sur des belles choses. Les joueurs avaient repris depuis trois mois et demi et ils n’avaient pas gagné un match. C’était dur. Ils y mettent pourtant tout leur coeur, mais ils n’avaient jamais le bon rebond et les blessés étaient nombreux. Renouer avec la victoire, même dans la douleur, c’est bien pour le moral et nous pouvons basculer sur la période européenne en étant plus relâchés. Il faut retrouver la férocité que l’on a vu ce soir. » Tout n’a pas été parfait mais sortir d’une dynamique négative n’est jamais chose facile, surtout quand la sensation que le sort s’acharne vient s’immiscer dans les têtes. À l’image de ces étranges huit dernières minutes, laissant penser que les Castrais pouvaient s’imposer sur la sirène alors que le CAB comptait pourtant quinze points d’avance à la 72e minute. « Cette victoire fait plaisir, reconnaiss­ait le manager Nicolas Godignon. Même si nous avons souffert dans les derniers instants. Il ne fallait pas s’imaginer que l’on allait se l’offrir facilement. Il fallait bien que l’on se fasse un peu peur, ce qui montre que nous ne sommes pas tout à fait dans la maîtrise. Mais nous avons retrouvé une équipe généreuse, qui a montré de belles choses. » Elle a surtout montré un visage conquérant, démontrant ainsi qu’elle ne comptait pas rendre les armes dans la course au maintien, en se montrant agressive dans les zones de rucks, s’appuyant sur une conquête solide et un contre en touche souvent salvateur. De quoi redonner le sourire à tout le vestiaire selon l’arrière Benjamin Lapeyre : « Tout n’a pas été parfait, mais le plus important, ce sont ces quatre points. Nous avons été plus structurés, nous sommes plus restés dans le plan de jeu. Nous avons mis un peu plus de tête, un peu plus d’envie, un peu plus de tout. »

L’INFIRMERIE VA SE VIDER

Au courage, les Brivistes ont réussi à inverser la dynamique, forçant cette satanée roue à changer de sens. Le retour notamment de Sisa Koyamaibol­e n’y est pas étranger, offrant à ses coéquipier­s la possibilit­é d’évoluer dans l’avancée. Un luxe décrit par Poutasi Luafutu : « Il avance tout le temps, resserre les défenses, et offre des espaces pour les autres. Il a fait un gros match et ça fait du bien quand il est à côté de nous. Il me tarde de voir tout le monde sur le terrain, vu que l’on a beaucoup de blessés. » Un très bon week-end pour le CAB qui a aussi pu relancer Benjamin Petre. La période européenne devrait aussi permettre à Thomas Laranjeira, Petrus Hauman, Gaëtan Germain, Fabien Sanconnie, Dominiko Waqaniburo­tu, Johan Snyman de rechausser les crampons. Après la période de vaches maigres, les Corréziens pouvaient croire que ce premier succès était fondateur dans une opération maintien où leurs principaux adversaire­s se sont inclinés à domicile, laissant penser que les compteurs étaient définitive­ment remis à zéro avec Agenais et Oyonnaxien­s. Alors même s’ils sont toujours derniers au classement, ils peuvent espérer que cette mésaventur­e ne sera plus qu’un mauvais souvenir dans les prochaines semaines. « Avancer, c’est le mot qu’il faut garder à l’esprit, expliquait Jean-Baptiste Péjoine, petit à petit nous allons grappiller nos points de retard pour très vite repasser au-dessus de la zone de relégation. » Et définitive­ment tordre le cou à la loi de Murphy.

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Photo Diarmid Courrèges

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