Midi Olympique

TOUT EN MAÎTRISE

JAMAIS VRAIMENT INQUIÉTÉ, LE LOU POURSUIT SUR SA LANCÉE ET S’OFFRE UN NOUVEAU SUCCÈS À L’EXTÉRIEUR. ET SI LES RHODANIENS ÉTAIENT LE NOUVEL ÉPOUVANTAI­L DU CHAMPIONNA­T ?

- À l’image de son attelage complément­aire composé de Félix Lambey et d’Hendrik Roodt, le Lou sort la tête. Mieux, il la prend. Par Enzo DIAZ, envoyé spécial

Avec cette équipe-là, il ne faut pas se laisser aller, encore moins laisser de miettes. Le promu agenais l’a appris à ses dépens, samedi soir, à Armandie pour avoir commis l’erreur capitale de se retrouver en infériorit­é numérique après vingt minutes d’un combat jusqu’alors plutôt équilibré. Plutôt, car la physionomi­e du match ne trahissait globalemen­t pas la tournure des débats. Plus rapides dans la vitesse d’exécution, plus maîtres de leurs sujets dans le domaine toujours aussi capital de la conquête, les Lyonnais ont laissé passer l’orage patiemment. Mis à la faute trois fois en tout début de match - ce seront les seules pénalités contre eux avant les arrêts de jeu - ils ont construit leur succès sur une recette simple mais efficace que dévoilait le capitaine et patron de la touche rhodanienn­e, Julien Puricelli : « Par rapport au match du Racing 92, il fallait montrer de la maîtrise. Et que nous étions là, que rien ne pouvait nous déstabilis­er. Nous nous attendions à un match accroché, notamment devant. Notre jeu devait nous permettre de ne pas tomber dans le combat. Il fallait donc contourner ces avants féroces pour éviter une bataille frontale d’entrée de match. » Une analyse lucide et une tactique payante d’une équipe actuelleme­nt dans une dynamique incroyable après quatre succès consécutif­s et plus que jamais sûre de sa force et de son collectif.

Car avec cette victoire en terre agenaise, qui ne souffre d’aucune contestati­on possible, le Lou continue sa marche inexorable vers les sommets et se retrouve même maillot jaune ce lundi matin. Cinq victoires dont trois à l’extérieur, pour une seule défaite à Pau, personne ne fait mieux. Et la prestation en terre agenaise a une nouvelle fois de quoi séduire au vu de la qualité des lancements de jeu mais aussi de l’efficacité, clinique, de la bande de Pierre Mignoni. Le manager, plutôt avare de compliment­s d’ordinaire livrait sa pensée quant au début de saison canon de ses hommes : « Nous franchisso­ns des paliers depuis la deuxième partie de la saison dernière. Cette équipe se construit, elle ne fait pas de bruit, elle essaye des choses, elle fait évoluer son jeu avec les recrues. Aujourd’hui nous sommes mieux que l’an dernier. » Capables de défendre comme des acharnés pendant les dix dernières minutes pour conserver le gain du bonus offensif tout comme capables d’exploiter à merveille les turnovers qui leur ont été offerts et qu’ils sont allés se chercher dans le sillage du troisième ligne casqué Liam Gill, les Lyonnais ont récité leur partition.

CE LOU-LÀ TIENT LA ROODT

L’Australien n’a rien perdu de sa capacité de poison dans les rucks défensivem­ent et offensivem­ent il amène une vraie plus-value au groupe rhodanien comme l’a prouvé son action décisive pour le premier essai de la rencontre, inscrit par Thibaut Regard. Toutefois, il n’a pas été le seul à émerger de toute sa classe dans la nuit lot-etgaronnai­se comme le signalait le jeune deuxième ligne Félix Lambey, lui aussi au four et au moulin : « C’est une bonne prestation de l’ensemble du pack parce qu’il fallait être fort devant. Nous savions qu’Agen l’était, ils jouent proches des rucks, et que ce soit en défense, en attaque, nous avons réussi à les déplacer. »

Pour y parvenir, Lyon a donc sorti l’artillerie lourde en s’appuyant sur ses Sud-Africains de combat, Albertus Buckle et Hendrik Roodt. Le premier, 34 ans et pilier gauche de son état a réduit à néant les espérances agenaises en mêlée fermée et s’est même permis de jolies choses dans le jeu courant comme en témoigne une percussion demi-tour contact au centre du terrain à la demi-heure de jeu. La suite ? Une véritable offrande pour le deuxième ligne Hendrik Roodt, colossal. L’ancien Grenoblois, âgé de 29 ans, auteur d’une saison en demi-teinte lors de l’exercice précédent en raison de plusieurs blessures, s’est permis plusieurs percées (32e, 51e, 57e) au centre du terrain pour le plus grand malheur des Agenais. À la 67e minute, son départ au ras après la mêlée fermée a permis d’aboutir à l’essai du bonus de Richard Choirat. Son partenaire de deuxième ligne n’a pas manqué de le saluer après coup : « Avec Hendrik, il ne fallait pas hésiter à faire la passe de plus. Il est solide et dès qu’un mec de son gabarit commence à se déplacer un petit peu, à venir dans les intervalle­s, cela fait des dégâts. Il se place bien, il communique, tout le monde peut le mettre dans les bonnes conditions pour transperce­r. Quand il est lancé, un engin comme ça, il faut pouvoir l’arrêter. » Les Agenais n’ont pas réussi. Depuis samedi soir Lyon est leader et le sera jusqu’au 28 octobre. Mais, ne le criez pas trop fort, paroles de loup.

 ?? Photo M. O. - D. P. ??
Photo M. O. - D. P.

Newspapers in French

Newspapers from France