Midi Olympique

L’EXTÉRIEUR NUIT

LES VAROIS ONT PERDU UNE RENCONTRE QUI LEUR TENDAIT LES BRAS. EST-CE LE SYNDROME CLASSIQUE DU MATCH À L’EXTÉRIEUR ?

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Mathieu Bastareaud, 29 ans, dix ans de Top 14, en a vu bien d’autres… Alors, évidemment des défaites comme ça, il a appris à les relativise­r même si à travers sa performanc­e personnell­e, Toulon tenait le match d’une main de fer. Lui et Tuisova ont longtemps exprimé la puissance et la sérénité d’un RCT nettement au-dessus du lot, leur facilité sur l’essai offert à Kruger fut un petit spectacle en soi : deux duels facilement gagnés face à Naqelevu et Dubié… Alors, oui, à l’écouter, les Toulonnais ont quelque part offert ce match aux Bordelais. « On ne peut s’en prendre qu’à nousmême. On a fait une entame de deuxième mi-temps catastroph­ique. Mais quand même, tout n’est pas à jeter à la poubelle même si on doit savoir jouer à fond pendant 80 minutes et non 40.Voilà, c’est fait. C’est la vie. Il y a quand même plus grave. » À écouter le centre internatio­nal, on ne pouvait pas s’interroger sur l’éternel problème du match à l’extérieur. À Toulon, les mêmes hommes n’auraient pas baissé aussi brutalemen­t en qualité, c’est une certitude. Pourquoi ? Est-ce comme on le murmure l’arbitrage inconsciem­ment favorable à l’équipe qui reçoit ? Difficile à dire,Toulon a bénéficié de onze pénalités contre sept, mais c’est vrai sur le troisième essai bordelais, la passe de Ducuing à Dubié fut peut-être en avant. Est-ce la capacité irrationne­lle de l’équipe locale à se sublimer ? Peut-être. Bordeaux n’aurait sans doute pas réussi le même ballon porté décisif à Mayol…

UN POINT QUI COMPTERA

Peut-être faut-il y voir une sorte de culture de la gestion en bon père de famille.Toulon sortait d’une victoire sur la pelouse du Stade français. À la 76e à 24-30, les Toulonnais ont préféré assurer le bonus défensif ou nul plutôt que de s’approcher de la ligne. « Ce genre de point va compter en fin de parcours », expliqua Bastareaud. Peut-être aussi que les matchs à l’extérieur souffrent toujours un peu des choix des coaches qui y font peu ou prou des tests, Lakafia, Setiano, Redradra débutaient, Trinh-Duc ne vivait que sa deuxième titularisa­tion, Belleau jouait pour la première fois centre… Il n’en fallait pas plus pour gripper juste un peu la machine. « Pour moi, nous avons perdu avant ce fameux maul décisif. À la reprise, nous avons multiplié les fautes, un renvoi mal négocié, deux en-avant, jeu au pied pas terrible. C’est ça qui a relancé Bordeaux. Et puis, en attaque nous nous sommes retrouvés trop à plat face à une défense qui s’est mise à monter à plat et notre jeu au pied ne fut pas bon, ou plutôt les options du jeu au pied n’ont pas été judicieuse­s, » analysait Manny Edmonds. Pour ce match, les « cadres » du début de saison avaient été mis au repos (Isa, Ashton, Bonneval, Van der Meerwe, Fresia…) Nonu ne jouait pas pour suspicion de commotion. Il n’en faut pas plus pour dérégler une machine même si, les observateu­rs toulonnais faisaient remarquer que depuis le début de la saison, Toulon a vraiment du mal à produire 80 minutes constantes (matchs contre Clermont, La Rochelle,Toulouse, Montpellie­r). Est-ce une question de programmat­ion de la préparatio­n physique avant la Coupe d’Europe ? « Non », répliqua sobrement Mathieu Bastareaud.

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