Midi Olympique

BONUS, MALUS

ENCORE UN BONUS POUR LES LANDAIS, MAIS LEUR COACH N’A PAS TROUVÉ ÇA TRÈS DRÔLE.

- Par Jérôme PRÉVÔT, envoyé spécial

Mont-deMarsan est une place forte du rugby profession­nel, il ne faut pas l’oublier, même si son échelle reste modeste. Les Landais nous l’ont rappelé vendredi en empochant un nouveau bonus offensif à domicile, le quatrième en quatre matchs, signe d’une vraie marge de manoeuvre de ce collectif bâti autour du vétéran Julien Tastet qui s’achemine vers ses dix ans de rugby profession­nel sous le même maillot. Nous avons revu avec plaisir Timoci Matanavou, pas si éloigné de son meilleur niveau, ainsi que son compatriot­e Nacani Wakaya, un centre méconnu qui peut faire des différence­s sur sa classe pure. Les Montois ont surclassé Angoulême au terme d’une partie sans le moindre suspense, sauf que Christophe Laussucq est venu nous signifier vertement sa façon de penser. L’ancien demi de mêlée internatio­nal n’est pas un rentier dans l’âme. Il a refusé de se satisfaire de ce 38 à 12 trop facile. « Un match parfait ? Vous rigolez, nous avons des blessés et nos lancements de jeu ont été nuls… Heureuseme­nt que devant, nous avons largement dominé mais si je me satisfais de ce bonus, je me dis que nous aurions dû nous imposer avec un écart plus important. » Il connaît trop le rugby pour ne pas savoir que dans ce genre de rencontres a priori déséquilib­rées, beaucoup de choses se jouent à l’entame de la rencontre et que M. Datas lui a facilité la tâche en expulsant temporaire­ment et sévèrement le pauvre Lucas Martin Caneda pour plaquage haut sur Julien Cabannes.

ISSUE SANS DOUTE

Dans la foulée, son équipe s’est offert un bel essai conclu par Wakaya, quand on sait que Angoulême n’avait pas souligné à l’encre rouge ce rendez-vous, l’issue ne faisait guère de doutes… En plus, Martin Caneda fera un nouveau cadeau à ses adversaire­s à l’heure de jeu… « Notre entame a été bonne je le reconnais, nous ne les avons pas laissés espérer mais ensuite tout s’est déréglé peut-être aussi à cause de la rosée qui s’est posée sur la pelouse. Ça change pas mal de choses, quand on entre dans le rugby d’hiver, les conditions changent entre l’échauffeme­nt et le match lui-même. Je l’ai déjà dit plusieurs fois, j’en ai marre de cet horaire mais je persiste à penser avec tout ce que notre conquête nous a offert, il y avait mieux à faire. Je ne parle pas de choix de jeu, mais de maladresse­s. Et je vous rappelle que nous avons trouvé le moyen d’encaisser un essai à quinze contre treize. »

Ce bonus est donc trompeur et le coach Laussucq a clairement fait savoir aux observateu­rs que la préfecture des Landes n’est pas une sinécure. On n’y joue pas le maintien en Pro D2 en mode « pépère ». C’est finalement ce qui nous a plus dans cette soirée automnale, Laussucq ne se cache pas derrière son petit doigt…

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