Midi Olympique

CES « BULLES » DE SECOURS

UNE DÉFENSE FRANCHIE EST-ELLE UNE DÉFENSE BATTUE ? PAS FORCÉMENT, À CONDITION QUE CELLE-CI PARVIENNE À SE RÉORGANISE­R DANS L’URGENCE EN OBSERVANT CERTAINS PRINCIPES. EXPLICATIO­NS.

- Par Nicolas ZANARDI nicolas.zanardi@midi-olympique.fr

Les meilleures défenses sont-elles forcément celles qui disposent du premier rideau le plus imperméabl­e ? Interrogé voilé une dizaine de jours du côté de Lyon dans le cadre de l’ETR initiée par le CTR de Rhône-Alpes Jérôme Gardon, Gérald Bastide s’est fendu d’une réponse qui a laissé pantois bien des membres de l’assistance… « Pas forcément, a ainsi asséné l’entraîneur de la défense du XV de France. On s’est aperçu par exemple que durant le dernier Tournoi, nous avons été beaucoup moins franchis que les Anglais, par exemple. Pourtant, nous avons encaissé plus d’essais… Les All Blacks aussi se font également franchir aussi souvent que leurs adversaire­s dans le Rugby Championsh­ip. Et pourtant, leur ligne est moins souvent franchie que les autres… »

COUPER LES LIGNES DE PASSE

La raison de ce drôle de constat ? Il estsimple : au-delà de présenter une bonne organisati­on du premier rideau défensif, ces équipes ne s’en remettent pas au seul « état d’esprit » pour combler ces brèches lorsque leur défense prend l’eau. Mais disposent au contraire de structures dites « de transition » pour réagir efficaceme­nt face aux situations d’urgence, afin de pouvoir stopper le mouvement et se réorganise­r. Cette structure ? Le XV de France, et bien des équipes au demeurant, l’a baptisée du nom de « bulle ».

LE PLAQUAGE, RÔLE DE L’ARRIÈRE

Son principe ? Parvenir à s’organiser en urgence pour isoler et « coincer » le fuyard… Pour cela, « il s’agit surtout que les joueurs en poursuite ne paniquent pas et ne se jettent pas sur le porteur de balle à l’aveuglette, détaille Bastide. Au contraire, leur réflexe doit être de regarder où sont les soutiens de l’adversaire, et se placer sur la ligne de passe pour couper ses possibilit­és de transmettr­e le ballon. On encercle ainsi le porteur de balle en se rapprochan­t petit à petit de lui, jusqu’à l’amener sur le joueur qui effectue la couverture, c’est-à-dire l’arrière ou le numéro 9. »

Le rôle d’effectuer le plaquage revenant à ce dernier, mieux placé que les autres puisque face à l’attaquant. Un porteur de balle qui n’a plus, de fait, que trois possibilit­és : jouer son duel, se hasarder à une passe, ou prolonger au pied. À charge pour les joueurs en poursuite d’intercepte­r le ballon dans les deux derniers cas… Rien de révolution­naire, vous dites ? À l’évidence. le principe de « bulle » ayant surtout le mérite de codifier certains principes qui peuvent paraître évidents, mais dans lesquels, en situation d’urgence, les initiative­s individuel­les pouvaient s’avérer malheureus­es…

 ??  ?? La situation remonte au premier test du mois de juin. Où l’on voit le centre des Springboks Jesse Kriel prendre l’intervalle et, comme de juste, commencer à chercher une solution sur l’extérieur, où se porte d’ores et déjà son arrière Coetzee. Photos...
La situation remonte au premier test du mois de juin. Où l’on voit le centre des Springboks Jesse Kriel prendre l’intervalle et, comme de juste, commencer à chercher une solution sur l’extérieur, où se porte d’ores et déjà son arrière Coetzee. Photos...
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