CES « BULLES » DE SECOURS
UNE DÉFENSE FRANCHIE EST-ELLE UNE DÉFENSE BATTUE ? PAS FORCÉMENT, À CONDITION QUE CELLE-CI PARVIENNE À SE RÉORGANISER DANS L’URGENCE EN OBSERVANT CERTAINS PRINCIPES. EXPLICATIONS.
Les meilleures défenses sont-elles forcément celles qui disposent du premier rideau le plus imperméable ? Interrogé voilé une dizaine de jours du côté de Lyon dans le cadre de l’ETR initiée par le CTR de Rhône-Alpes Jérôme Gardon, Gérald Bastide s’est fendu d’une réponse qui a laissé pantois bien des membres de l’assistance… « Pas forcément, a ainsi asséné l’entraîneur de la défense du XV de France. On s’est aperçu par exemple que durant le dernier Tournoi, nous avons été beaucoup moins franchis que les Anglais, par exemple. Pourtant, nous avons encaissé plus d’essais… Les All Blacks aussi se font également franchir aussi souvent que leurs adversaires dans le Rugby Championship. Et pourtant, leur ligne est moins souvent franchie que les autres… »
COUPER LES LIGNES DE PASSE
La raison de ce drôle de constat ? Il estsimple : au-delà de présenter une bonne organisation du premier rideau défensif, ces équipes ne s’en remettent pas au seul « état d’esprit » pour combler ces brèches lorsque leur défense prend l’eau. Mais disposent au contraire de structures dites « de transition » pour réagir efficacement face aux situations d’urgence, afin de pouvoir stopper le mouvement et se réorganiser. Cette structure ? Le XV de France, et bien des équipes au demeurant, l’a baptisée du nom de « bulle ».
LE PLAQUAGE, RÔLE DE L’ARRIÈRE
Son principe ? Parvenir à s’organiser en urgence pour isoler et « coincer » le fuyard… Pour cela, « il s’agit surtout que les joueurs en poursuite ne paniquent pas et ne se jettent pas sur le porteur de balle à l’aveuglette, détaille Bastide. Au contraire, leur réflexe doit être de regarder où sont les soutiens de l’adversaire, et se placer sur la ligne de passe pour couper ses possibilités de transmettre le ballon. On encercle ainsi le porteur de balle en se rapprochant petit à petit de lui, jusqu’à l’amener sur le joueur qui effectue la couverture, c’est-à-dire l’arrière ou le numéro 9. »
Le rôle d’effectuer le plaquage revenant à ce dernier, mieux placé que les autres puisque face à l’attaquant. Un porteur de balle qui n’a plus, de fait, que trois possibilités : jouer son duel, se hasarder à une passe, ou prolonger au pied. À charge pour les joueurs en poursuite d’intercepter le ballon dans les deux derniers cas… Rien de révolutionnaire, vous dites ? À l’évidence. le principe de « bulle » ayant surtout le mérite de codifier certains principes qui peuvent paraître évidents, mais dans lesquels, en situation d’urgence, les initiatives individuelles pouvaient s’avérer malheureuses…