Midi Olympique

ENFIN ÉTANCHES

AU-DELÀ DE SON PREMIER BONUS OFFENSIF DE LA SAISON, LE FCG A SURTOUT RÉUSSI À GARDER SON EN-BUT INVIOLÉ POUR LA PREMIÈRE FOIS DEPUIS PRESQUE DEUX ANS.

- Par Nicolas ZANARDI

Àchaque match, paraît-il, son enseigneme­nt. Alors, que retenir de ce qui, il faut bien le dire, se résuma à une purge pendant près d’une heure ? Que les Isérois ont acquis leur premier bonus de la saison, peut-être. Mais surtout, plus probableme­nt, que les Grenoblois n’ont pas encaissé d’essai durant 80 minutes pour la première fois depuis les calendes grecques. Vingt-deux mois et huit jours, exactement, avec la réception (perdante qui plus est) du Stade français, le 29 novembre 2015. Un petit événement donc, auquel le point de bonus offensif doit beaucoup, au vu de la débauche d’énergie défensive dispensée dans les arrêts de jeu. La preuve d’un état d’esprit qui, à en croire le flanker Antonin Berruyer, ne doit rien au hasard. « Contre Massy, Montde-Marsan ou à Bayonne, on s’était déjà bagarré pour conserver la victoire dans les dernières minutes, pareil à Montauban pour aller chercher le bonus défensif. Cela prouve qu’en matière d’état d’esprit, cette équipe ne lâche rien. » Grâce en soit rendue, notamment, à cette jeunesse de morts de faim qui, à défaut de maîtrise, compense par une bravoure admirable…

LA DRÔLE D’HISTOIRE DE BERRUYER

Car c’est ici, justement, que la petite histoire rejoint la grande. Celle d’Antonin Berruyer est à ce titre éloquente, puisque c’est avec une épaule endolorie que ce dernier a tenu pendant plus d’une heure, contraint de demeurer sur le terrain par la blessure précoce d’Alexandre Baradel, lui aussi victime d’une entorse acromio-claviculai­re. « Mercredi, lors de notre entraîneme­nt délocalisé à Vinay, je suis retombé sur l’épaule après un choc aérien, souriait Berruyer. Je n’avais jamais connu cette sensation-là, avec de l’électricit­é dans tout le bras… Je me suis dit que ce n’était pas possible : sur la pelouse de mon club formateur, devant toute ma famille, se blesser comme ça… Comme ça allait mieux, j’ai repris l’entraîneme­nt et pu tenir ma place pour le match. Mais au bout d’un quart d’heure, cette blessure s’est réveillée. Pas le choix, il fallait tenir… Et puis, à chaud, ce n’était pas si gênant. » Il faut croire que non, au vu de cette énorme débauche de son aussi énorme qu’habituelle énergie déployée en défense, dans le sillage des « vieux » Alexandre ou Dupont, dont l’héritage est déjà assumé par les Capelli, Baradel et autres Saseras. Preuve qu’en plus d’avoir du talent, cette jeunesse du FCG a d’abord des qualités hormonales à hauteur de la devise du club. Probableme­nt la meilleure des nouvelles, quand bien même le spectacle a tardé d’être au rendez-vous vendredi soir. L’hiver arrive, comme dirait l’autre, et l’essentiel à ce moment de la saison consiste à rentrer les noix pour le séchage, en prévision des jours plus rudes. Et cela, en bon Vinois, Antonin Berruyer le sait probableme­nt mieux que personne…

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