Midi Olympique

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Né le : 9 septembre 1987 à Montauban (Tarn-et-Garonne) Mensuratio­ns : 1,77 m - 87 kg Poste : Ailier Clubs successifs : Isle-sur-Vienne, Limoges, Brive (2005-2011), Toulon (20112014), Toulouse (20 145-2017), Lyon (2017-)

Sélections nationales : 21, en équipe de France 1er match en sélection : à Sydney, le 28 juin 2008, Australie - France (34-13) Points en sélection : 10 (2 essais)

Palmarès : En club : Champion d’Europe (2013, 2014), Champion de France (2014). En équipe de France : Vice-champion du monde (2011), Grand Chelem dans le 6 Nations (2010).

« C’est pour cela que nous l’avons recruté, sourit Pierre Mignoni. Alexis est un joueur d’opportunit­és, d’instinct. Parce que c’est aussi encore un grand gamin, qui doit s’amuser hors et sur le terrain pour être performant. » Une notion que l’intéressé assume sans ambages. « Je suis convaincu que la notion de plaisir débute lorsqu’on se sent utile à l’équipe. Cela passe par n’importe quoi, pas forcément par des exploits, au contraire même par des gestes que personne ne va remarquer : une bonne passe, un bon soutien, une course sans ballon. Quand tu récupères un ballon et que tu sens que tout se déclenche, qu’il y a du mouvement partout autour de toi, c’est merveilleu­x. Même si tu ne touches pas le ballon de l’action, tu te régales à participer au mouvement. » Quant à le conclure, ainsi qu’il en a pris l’habitude depuis le début de

l’année ? « C’est un sentiment à part. J’en ai déjà bien profité cette année, d’autant que je n’ai pas eu à battre beaucoup de défenseurs pour marquer ! Je n’ai souvent eu à courir que quelques mètres, sans personne en face… C’est toujours plaisant mais sincèremen­t, c’est dans la création que je m’épanouis le plus. Intervenir auprès du 9 ou du 10, contreatta­quer depuis le champ profond… De toute façon, en prenant de l’âge, je sais ce qu’on attend de moi, également ce que je ne suis pas capable de faire sur un terrain… Je suis plus dans l’analyse, un peu comme les vieux qui radotent ! (rires) Et du coup, j’ai peut-être un peu moins de déchet dans mon jeu. Tant que je joue et que cela convient à mes entraîneur­s, c’est que cela va… »

« LE RISQUE ZÉRO N’EXISTERA JAMAIS »

Oui, drôle de mec, Alexis Palisson. Capable, tel un Peter Pan version rugby, de tenir des raisonneme­nts de junior fraîchemen­t promu en équipe première alors que celui-ci a dépassé les 30 ans, disputé comme titulaire une finale de Coupe du monde, et pourrait tout à fait légitimeme­nt afficher une posture de leader naturel… « Je sens bien que de la part des minots, il y a une forme de respect à mon égard. Mais dans ma tête, je suis encore jeune ! Si je suis un leader, c’est surtout un leader de connerie… J’aime bien donner quelques petits conseils, bien sûr, mais je préfère me

faire discret. » Timidité, encore ? Rétivité naturelle à prendre des responsabi­lités, susceptibl­e d’évoluer dans les prochains mois avec une première paternité à venir ? « Non, je ne pense pas. Cela fait dix ans que je suis avec ma fiancée, on n’a jamais précipité quoi que ce soit. Le fait de devenir parents, on le vit de manière plutôt cool. Je ne pense pas que cela me fasse beaucoup changer, hormis pour ce qui est des heures de sommeil, peut-être. Mais en termes de responsabi­lité, je ne pense pas. Je me suis beaucoup occupé de ma petite soeur qui a treize ans de moins que moi et j’ai quitté la maison à 15 ans, donc les responsabi­lités, je connais. » Il sourit, Alexis Palisson. Et traverse tout le bar pour mieux offrir le café, désarmant de sincérité et de candeur, au moment d’évoquer

la rudesse d’un championna­t qu’il a déjà payé de sa personne. « Les règles ont bien évolué, et les joueurs sont bien mieux protégés. Il y a juste certains K.-O. qu’on ne pourra jamais éviter… J’entends parler de la possibilit­é d’interdire le plaquage au-dessus de la taille, mais en ce qui me concerne, les deux grosses commotions que j’ai subies viennent de plaquages bas. La première fois, c’était sur Henry Chavancy, la deuxième sur Levani Botia. À chaque fois, je me suis mangé leur hanche… Quand je revois les images du plaquage sur Botia, je me dis que je ne pouvais pas être plus bas ! Il faut accepter que le risque zéro n’existe pas. » Fataliste, mais pas sans espoir. « Je suis persuadé que le rugby français vient seulement de devenir pro. Les joueurs commencent enfin à accepter certaines sanctions, et ont surtout pris conscience que nous devions être spectacula­ires. En Top 14, le nombre d’essais marqués a significat­ivement évolué, des petits gabarits peuvent de nouveau s’exprimer : Lacroix, Rattez, Kolbe… Tout cela va enfin dans le bon sens. » Le sien, bien sûr. Celui du plaisir et de la spontanéit­é, dont ne peut que souhaiter à Alexis Palisson de ne plus jamais perdre le goût. Pour s’amuser, toujours…

« Je sens bien que de la part des minots, il y a une forme de respect à mon égard. Mais dans ma tête, je suis encore jeune ! Si je suis un leader, c’est seulement de connerie. » Alexis PALISSON Ailier de Lyon

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