VIVEMENT LA SUITE !
BIEN QUE TENUS EN ÉCHEC, LES CASTRAIS ONT RETROUVÉ LEUR VRAI VISAGE ET POUSSÉ DANS SES RETRANCHEMENTS LA MEILLEURE ÉQUIPE QU’ILS ONT AFFRONTÉE JUSQU’ALORS. ENCOURAGEANT.
Chacun sait que la Coupe d’Europe réussit rarement aux Castrais. Alors, quand on sait qu’ils sortaient d’une prestation indigente face à Brive et qu’ils recevaient l’une des bêtes sacrées de cette compétition en guise de hors-d’oeuvre, on aurait pu penser que l’affaire serait vite expédiée, et que les Irlandais quitteraient le Tarn avec une victoire bonifiée. Mais il n’en fut rien. Dimanche, les supporters castrais ont eu le plaisir de retrouver leur équipe : une formation rugueuse, déterminée, opiniâtre et conquérante. Les joueurs aussi se sont retrouvés mutuellement : « Nous n’avons pas à baisser la tête », posait d’emblée Dumora. « Aujourd’hui nous nous sommes rassurés par rapport à Brive, où nous avons été inexistants. » Le staff aussi, a retrouvé son équipe : « J’ai retrouvé une équipe solide, en place, qui joue ensemble », abondait le manager Christophe Urios. Une équipe capable de contrer son adversaire sur son point fort, à savoir la capacité à mettre l’autre sous pression : « Surtout en deuxième mi-temps, ajoute Urios, quand nous avons été face au vent. L’équipe ne s’est pas affolée, elle a remonté le ballon à la main. » Un vent d’Autan puissant (« celui que tous les buteurs castrais redoutent », confiait Julien Dumora après la rencontre) qui a forcément joué un rôle dans l’ultime tentative au pied de Benjamin Urdapilleta de passer le drop de la victoire. Le match nul scellé, les intentions castraises étaient tout de même claires : « Nous allons jouer cette Coupe d’Europe, à fond. Elle doit nous servir préparer la suite du Top 14, comme notre déplacement à Leicester la semaine prochaine devra nous aider à préparer la venue d’Agen et le déplacement à Oyonnax, qui seront deux rencontres importantes. »
UNE SEMAINE DOULOUREUSE MAIS SALUTAIRE
Peu importe la compétition, l’enjeu ou l’adversaire, l’objectif du CO dimanche après-midi était de retrouver des couleurs, et un comportement digne d’un qualifiable. Ce fut chose faite. Mais que la semaine fut longue… Après la débâcle à Brive, joueurs et staff ont eu une explication musclée. Il fallait bien percer l’abcès : « Nous avons partagé avec les joueurs la tristesse du staff, qui donne beaucoup mais qui n’a rien en retour », nous confiait Urios dans la semaine précédant ce match. Conscients qu’ils étaient redevables, les joueurs castrais ont donc mis les bouchées doubles, et se sont livrés sans retenue. Parmi eux, on citera les deux piliers Antoine Tichit et Daniel Kotze, particulièrement actifs dans le jeu et en défense, la troisième ligne Caballero-VaipuluMafi impeccable, alors que le premier et le dernier cités faisaient leur retour en tant que titulaires. Autre retour fracassant, celui du capitaine Rodrigo Capo Ortega, toujours à la pointe du combat. Derrière, mention spéciale à la paire Robbie EbersohnSipa Taumoepeau mordante à souhait ainsi qu’à l’ailier Taylor Paris, qui a enfin exaucé son voeu de disputer la Champions Cup. Si le CO peut compter sur un tel niveau d’engagement à chacune de ses sorties, il pourra envisager une rapide remontée au classement, et pourquoi pas de nouvelles ambitions. Bien sûr, il devra aussi se montrer plus réaliste. Dimanche, pas moins de trois occasions franches d’essais ont été gâchées par les Tarnais. Maintenant, ils vont devoir relever le défi de la constance : « Si l’on en prend trente la semaine prochaine à Leicester, cela n’aura servi à rien », concluait Urios. À bon entendeur…