LA CRISE EST-ELLE DERRIÈRE ?
APRÈS L’INCOMPRÉHENSIBLE VÉCU À MONT-DE-MARSAN, ET LE REDRESSEMENT APERÇU À NEVERS, L’AVIRON A-T-IL DÉFINITIVEMENT BALAYÉ SES DOUTES ? LA VÉRITÉ JAILLIRA DU MATCH FACE À NARBONNE.
Une victoire à Nevers sans une autre face à Narbonne serait un coup d’épée dans l’eau. Et ne ferait que raviver une crise apparemment enterrée. Les bayonnais en sont conscients. « On ne s’emballe pas, confirme Arnaud Duputs. On en parle. Ce serait un retour à zéro. Alors on reste concentré. Le relâchement est l’un de nos défauts. On reste focalisé sur le match de Narbonne. » À Bayonne, en effet, on vit au jour le jour. Pas question de se projeter au-delà de vendredi. Et de penser à la réception qui suit, celle de Perpignan. Jamais, cette saison les bayonnais n’ont encore remporté deux victoires d’affilée. Et ont toujours en mémoire la contre-performance de début octobre. Quand après avoir signé un succès à Aurillac, ils s’étaient inclinés à Jean Dauger… face à Biarritz. Circonstance atténuante, personne ne maîtrise l’issue d’un derby. « L’important est de ne pas perdre à Bayonne. » Le message de Vincent Etcheto est explicite. « Si on se concentre sur nos bases, il n’y a pas de problèmes, continue-til. Et enchaîner, en effet, deux victoires, c’est le but. Cela permettrait d’emmagasiner la confiance. » Une confiance qui fait défaut et qui, pour les basques, est la principale cause de leurs soucis. Comme de la tragédie de Mont-de-Marsan. Car l’aviron ne s’explique toujours pas sa déconvenue. « Incompréhensible ! clame l’entraîneur des arrières. Les joueurs ne sont pas des tricheurs. C’est un groupe qui travaille. Et les solutions, on les a trouvées momentanément. »
UN JEU DE PRO D2
Comment donc montrer deux visages différents à huit jours d’intervalle ? Quelle a été la recette du redressement ? Celle d’avoir réduit sa voilure ? « On a fait un jeu de ProD2, avoue Vincent Etcheto. L’efficacité était au rendez-vous. Le buteur et le jeu au pied aussi. Mais on s’est fait aussi des passes. On s’est créé des occasions. » Le coach reste persuadé que sa formation a les moyens de pratiquer un jeu ambitieux, celui qu’il met souvent en avant. Mais qui n’a pas encore fait ses preuves. Par manque de constance, et dans l’enchaînement des matchs, et durant les 80 minutes d’une rencontre. « On va continuer à jouer notre rugby, jure Vincent Etcheto. Mais pour cela, on a besoin de tout. Que le puzzle se mette en place. Il faut qu’on soit bon sur les bases. Et après, j’en suis persuadé, on sait jouer au rugby. »
Alors, ce discours veut-il dire que la crise est derrière ? Oui, semblent dire les joueurs, à l’image de Guillaume Rouet qui va dans le sens de son entraîneur. « Mont-de-Marsan, c’est du passé. Ce n’est qu’une question d’engagement, le rugby, on l’a. Face à Nevers, on a vu 23 mecs qui avaient envie, et ça, ça change tout ! » Dès lors le révélateur s’appellera Narbonne.