Du différé au direct
« O n verra bien. » Fidèle à ses habitudes, Mathieu Bonello ne tire aucun plan sur la comète. Laquelle, quitte à faire sursauter plus d’un astronome, pourrait bien être baptisée « reprise différée ». Comme ses pairs de Saint-Sulpice-sur-Lèze, le manager vauréen n’a pas eu le temps de se retourner, en toute fin de semaine dernière, une fois entériné le fatidique arrêté municipal synonyme de report de la rencontre prévue face au leader. « Nos réservistes étaient également concernés, pas moyen d’organiser quoi que ce soit avec eux », poursuit celui, de toute évidence, aurait préféré jouer face à Blagnac.
« QUARTIER LIBRE »
Il est vrai que la dernière prestation de ses protégés remonte déjà à plus d’un mois et qu’elle a eu, en outre, un goût d’inachevé : « Je ne sais pas si nous avions la tête ailleurs mais peut-être que Lombez-Samatan a été pris pardessus
la jambe, d’où une tâche que nous nous sommes compliquée de nous-mêmes. » Un cas de figure totalement étranger aux Saint-Sulpiciens, faut-il le préciser. « Lavaur a dix points d’avance, Lavaur nous a battus lors d’un match aller au cours duquel nous avions tenu une mi-temps », explique Victor Labat, le mentor des avants auxquels il ne reste plus d’une seule possibilité de faire mettre un genou à terre à l’un des membres du quatuor majeur de la poule : « Blagnac a gagné, Trélissac et Valence-d’Agen ont obtenu le partage des points, si nous voulons garder un réel espoir
de nous repositionner aux abords de la sixième place, nous devons nous imposer. » En bord de Lèze non plus, ni match amical de type « entraînement dirigé avec opposition » ni séance vidéo : « Les joueurs ont eu quartier libre, de toute façon, la valeur d’un adversaire tarnais dont la puissance est connue et reconnue suffit à leur motivation », poursuit l’ancien disciple d’Éric Melville et de Lipi Sinott nullement adepte d’un rugby restrictif. « Nous ne pouvons nous cantonner dans le seul petit périmètre sous prétexte de jouer l’hiver, il faut élargir le
registre. » Coup de projecteur sur Nicolas Vaysse, un ailier digne de ce nom car fort éloigné des standards du Top 14 où il n’est quasiment plus question, hélas, que de percussions aveugles en bout de ligne. Côté vauréen, si Léo Durand manque à l’appel, on surveillera Luc Sirven, le frère de celui qui s’illustre régulièrement sous la bannière de Tournefeuille, un étage en dessous.