SUR LA PENTE ASCENDANTE
QUENTIN LESPIAUCQ-BRETTES - Talonneur de Pau INVAINCUS DEPUIS CINQ MATCHS, LES BÉARNAIS CHERCHERONT À PROLONGER L’EMBELLIE FACE À UN CADOR DU CHAMPIONNAT. ILS POURRONT S’APPUYER SUR LEUR TALONNEUR, EN TRÈS GRANDE FORME.
Ce samedi, Quentin Lespiaucq-Brettes ne retrouvera pas sur sa route Camille Chat. Les retrouvailles auraient pourtant été belles entre ceux qui ont partagé le poste dans les sélections jeunes en équipe de France et qui se sont notamment tirés la bourre, avec Julien Marchand du Stade toulousain. Qu’importe le jeune talonneur de la Section paloise (23 ans) aura tout de même de sacrés clients en face de lui. Pas de quoi le faire cogiter : « J’ai l’habitude d’affronter chaque week-end des talonneurs expérimentés. Au tout début, quand j’ai commencé en Top 14, j’appréhendais un peu de rencontrer des mecs comme Szarzewski, Guirado, Ribes, Avei… Maintenant, il faut que j’arrête de les voir comme des mecs que je regardais à la télévision et que je badais (sic). Ils ont deux bras, deux jambes comme moi, ils restent des hommes. »
JERÔME DARET : « IL SAIT EXACTEMENT OÙ IL VEUT ALLER »
Jérôme Daret, actuel entraîneur de France VII, en charge des avants à Dax entre 2013 et 2017, l’a eu sous ses ordres pendant deux saisons (2013-2015). Il juge la progression de ce Landais, originaire de Mugron : « Quand il est arrivé chez nous, en cadets première année, nous avons de suite détecté un gros potentiel. Il était en concurrence avec Gauthier Bruté de Rémur (joueur de l’UBB actuellement prêté à Carcassonne). Quentin a montré des qualités d’explosivité, une grosse activité ballon en main, et c’est un joueur avec du tempérament. Il a ciblé son parcours de carrière au millimètre, il sait exactement où il veut aller. Après un an de centre de formation, à 19 ans, il jouait déjà avec l’effectif professionnel. »
ANDRÉS BORDOY : « II EST EN TRAIN DE FRANCHIR UN CAP »
En 2018, pour sa troisième saison avec Pau, Quentin LespiaucqBrettes est le titulaire habituel du poste. Avec quatorze titularisations pour dix-sept feuilles de match, ce joueur au bandeau, pour « ne pas finir avec les oreilles en chou-fleur » est en train de prendre une nouvelle dimension. L’Argentin Andrés Bordoy, coentraîneur de la Section décortique ce compétiteur qui s’est étoffé physiquement (1,80 m, 102 kg) : « C’est un jeune joueur très professionnel dans sa tête et ses attitudes. Il n’a pas de suffisance, il travaille même sur ses jours de repos, il vient au club faire de la récupération, peaufiner ses lancers, mais ausis regarder ce qu’il doit améliorer à la vidéo. Ses rapports GPS en font un des avants qui courent le plus sur le terrain. Il a une réelle capacité à avancer ballon en main, ça personne n’en a jamais douté (deux essais cette saison face à Brive et Toulouse). Il a fait de très gros progrès dans le secteur défensif. Sur les trois derniers matchs, il a dominé ses adversaires avec de nombreux plaquages positifs. C’est sûr, il est en train de franchir un cap. »
À Brive, le talonneur a réalisé seize plaquages pour 28 mètres gagnés, effectué un franchissement et battu deux défenseurs. Des statistiques propres à en faire comme tout talonneur moderne qui se respecte un « troisième ligne supplémentaire », dixit Bordoy. Lanceur très adroit, Quentin Lespiaucq-Brettes n’en reste pas moins un pur talonneur qui a dû bosser comme un forcené en mêlée fermée. « Il avait de grosses faiblesses. Pendant deux ans, nous avons beaucoup travaillé. Aujourd’hui, il y a toujours des huilages à effectuer sur la technique pendant les matchs mais il a fait des progrès considérables. J’ai beaucoup échangé avec lui pour qu’il prenne confiance. L’année dernière, il était irrégulier. Cette année, il en chaîne les performances », renchérit Bordoy. Cette régularité pourrait avoir son utilité dès ce samedi. En attendant, peut-être pourquoi pas l’amener à porter de nouveau un maillot bleu dans un futur plus ou moins proche ? Le rêve est permis.