Midi Olympique

LE COUP DE LA PANNE

DOMINÉS DANS TOUS LES SECTEURS DE JEU, LES PALOIS ONT ÉTÉ DÉBORDÉS PAR LEURS ADVERSAIRE­S. UN TROU D’AIR INQUIÉTANT, À UNE SEMAINE D’UNE DEMI-FINALE EUROPÉENNE.

- Par Simon VALZER, envoyé spécial simon.valzer@midi-olympique.fr

Les Palois ne pouvaient pas faire plus injure à leur hymne, la Honhada qui, dans son refrain, leur livre ce précieux conseil : « Section paloise, joue ton rugby Section paloise, toujours unis. » Samedi après-midi, les Béarnais n’ont jamais paru si désunis et n’ont par conséquent jamais joué leur rugby. Du propre aveu de Simon Mannix, manager en poste depuis 2014, il ne souvenait pas d’avoir assisté à pareil spectacle de son équipe : « C’est ma plus grande déception en tant qu’entraîneur de la Section. Je ne me souviens pas d’un match plus mauvais… » Il marque une pause, fouille dans ses souvenirs, puis corrige : « Si, peut-être un match contre Tarbes, en Pro D2. Mais cela remonte. Quand je vois cela, ça me fait mal. »

Comment expliquer pareille déroute ? À chaud, le constat était si désolant que les explicatio­ns peinaient à venir… La fatigue ? « Non, impossible, balayait Mannix, on ne va pas se cacher derrière cette fausse excuse. » Un excès de confiance ? « Non, non plus, on avait bien préparé ce match. » Les Palois avaient-ils déjà la tête à leur demi-finale de Challenge Cup qu’ils disputeron­t face à Cardiff ce week-end ? « Si l’on est aussi bon à Cardiff que l’on a été nuls aujourd’hui, je peux vous dire qu’on va faire un sacré match la semaine prochaine ! » s’exclamait le manager qui, un brin dépité, avouait dans la foulée. C’est simple, je ne reconnais rien de mon équipe, de mon groupe, de son jeu. »

DAUBAGNA : « NOUS N’AVIONS PAS LE DROIT »

Et le manager néo-zélandais dit vrai. Cette année, les victoires de la Section ne sont pas venues uniquement des exploits de ses stars sudistes, mais bien de la force collective de sa défense, qui a permis de créer d’innombrabl­es turnovers aussitôt convertis en essais pas les prédateurs qui composent la ligne de trois-quarts paloise. Et le moins que l’on puisse dire, c’est que cette force collective était totalement absente samedi au Hameau. Dominés dans les duels, bousculés dans les rucks et transpercé­s à de nombreuses reprises derrière, les statistiqu­es agenaises parlaient d’elles-mêmes : 19 franchisse­ments, 35 défenseurs palois battus et… pas moins de 35 plaquages manqués par les Béarnais. Des scores proprement indignes du potentiel de la Section, ainsi que de ses ambitions de qualificat­ion. Totalement dépassée à l’image d’un jeune Bastien Pourailly qui a vécu un véritable calvaire face à Filipo Nakosi, la ligne arrière paloise a pris l’eau. Et le pire, c’est que les remplaçant­s n’ont pas apporté l’énergie escomptée. Thibault Daubagna, qui fut l’un des rares Palois à surnager dans ce marasme, confirmait que le groupe avait clairement manqué de solidarité : « L’état d’esprit, la cohésion du groupe étaient différents des autres rencontres. Les Agenais nous prennent à la gorge d’entrée, on ne marque aucun point en seconde mitemps ce qui n’était jamais arrivé… Ce n’est pas possible. On ne peut pas dire que l’on est fatigué. On n’a pas le droit de lâcher mentalemen­t de cette manière. Nous n’avons pas joué ensemble. »

Alors, que retirer de cette déroute, qui tombe une semaine avant un match historique pour la Section. « Elle est douloureus­e, mais c’est une bonne piqûre de rappel, pose Daubagna. Elle nous rappelle justement ce qu’il faut sur un terrain de rugby : de la solidarité, de l’agressivit­é, de l’envie. Nous sommes désolés pour nos supporters, qui doivent être très déçus et à qui l’on ne peut promettre qu’une chose : celle de relever la tête dès le week-end prochain. » Rendez-vous donc à Cardiff.

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