Midi Olympique

« Faire en fonction des super-pouvoirs des joueurs »

- Mauricio REGGIARDO Manager d’Agen Propos recueillis par S.V. Photo M.O. - D.P.

Vous avez fait le choix de positionne­r votre talonneur Facundo Bosch sur le flanc de la mêlée contre Oyonnax, tout comme eux l’ont fait avec Hikawera Elliot. Quel regard portez-vous sur ce phénomène ?

Pour moi, c’est simple: dans mon esprit, le talonneur est un quatrième troisième ligne. Les talonneurs sont si mobiles qu’ils peuvent occuper ce poste sans problème. Pour eux, la vraie différence vient de la mêlée car le fait de ne pas pousser leur permet de garder beaucoup d’énergie. En touche, un talonneur est une sorte d’électron libre, donc quand il glisse en flanker, il doit être davantage concentré. Mais je peux vous assurer que si l’on testait Bismarck du Plessis en numéro huit, il ne serait pas ridicule ! J’ai donc fait ce choix, mais l’inverse est aussi possible. De nombreux troisième ligne sont devenus talons. En Argentine, Agustin Creevy a été internatio­nal en troisième ligne avant de l’être en talonneur. Jeff Tordo jouait les deux postes. Vernet-Basualdo aussi était un ancien troisième ligne.

Leur expérience du placement en première ligne leur est-elle utile pour mieux pousser leur pilier ?

Je pense oui, mais le placement est tout de même totalement différent. Chez nous, c’est Rémy Vaquin qui s’est chargé de corriger ses positionne­ments. Le point positif, c’est que l’on est sûr que le joueur mettra beaucoup d’envie dans cette phase car il est habitué à le faire en position de talonneur. Et comme on pousse à huit aujourd’hui, c’est un avantage.

En revanche, vous consommez deux talonneurs en même temps. Quel est l’impact sur la gestion du groupe ?

Contre Oyonnax, j’avais fait le choix de mettre un troisième talonneur sur le banc des remplaçant­s. Ngauamo a donc remplacé Barthomeuf, mais Bosch est resté troisième ligne. Après, il faut faire en fonction des qualités des joueurs, que j’appelle leurs «super pouvoirs». Par exemple, si je compose un banc avec cinq avants et trois arrières, un joueur comme Tamaz Mchedlidze qui mesure 1.95m et pèse 115 kilos peut jouer ailier, centre... et troisième ligne ! C’est le cas de Levani Botia, qui peut basculer devant ou derrière. Fouyssac est centre, mais il a aussi terminé des rencontres en troisième ligne. Cette polyvalenc­e est un atout, et elle offre des options différente­s au manager.

Le poste est donc secondaire pour vous ?

Un peu oui. Quand un joueur est en forme, il doit jouer. Quand deux joueurs au même poste sont en forme, ils doivent jouer les deux. Quitte à en décaler un sur un poste proche. Patrice Collazo le fait à La Rochelle: il met les joueurs en forme sur le terrain et les place ensuite.

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