Midi Olympique

« C’est un miracle... »

REVENU SUR LE FIL D’UNE ENTORSE QUI AURAIT PU SIGNER AVANT L’HEURE LA FIN DE SON AVENTURE AVEC LE FCG, IL S’APPRÊTE À DISPUTER SON DERNIER MATCH AU STADE DES ALPES APRÈS HUIT SAISONS DE BONS ET LOYAUX SERVICES.

- Propos recueillis par N. Z.

Voilà quinze jours, en marge du dernier match de la saison régulière à domicile, vous avez reçu un hommage particulie­r du club après huit saisons passées au FCG. Comment l’avez-vous vécu ?

Il y a eu beaucoup d’émotions, c’était très spécial de voir mes coéquipier­s actuels ou anciens dire autant de choses gentilles sur moi… Mais comme je n’étais pas sur le terrain, c’était dur de tout apprécier à sa juste valeur. C’était une petite frustratio­n mais, en même temps, j’avais énormément de confiance en l’équipe pour qu’elle fasse le nécessaire et me permette de retrouver la pelouse du stade des Alpes.

Le clin d’oeil de l’histoire veut que vous allez disputer votre potentiel dernier match au stade des Alpes après ces adieux en grande pompe… Et pas pour un rendez-vous sans enjeu !

J’ai disputé beaucoup de matchs très importants dans ce stade mais celui-là s’annonce très spécial… C’est une rencontre de phases finales, avec l’enjeu du retour en Top 14. Le gagnant continue sa route, le perdant rentre chez lui et sa saison est terminée. À nous de bien préparer cette rencontre, au niveau stratégiqu­e et surtout mental. Car ce genre de rencontre avec une forte pression se joue dans la tête.

Pour vous, est-il possible de préparer ce match comme une rencontre ordinaire ?

Il le faut ! Je ne veux pas préparer cette rencontre différemme­nt de ce que j’ai l’habitude de faire. Mon boulot, c’est de jouer au rugby le mieux possible, de donner le meilleur de moimême. Alors, je vais essayer de faire mon boulot le mieux possible pour ce club.

Après huit saisons à Grenoble, quel est votre meilleur souvenir ?

J’en ai beaucoup… Mais le meilleur reste peutêtre bien celui de notre montée en Top 14 avec cette victoire contre La Rochelle en 2012, au terme d’un super match. Après plusieurs années d’efforts, on y arrivait enfin… C’était un moment vraiment génial.

Et si le meilleur était encore à venir ?

En tout cas, il faut l’espérer. Nous avons une jeune équipe, avec certains joueurs qui vont découvrir les phases finales. Il ne faut pas se poser de question. C’est sûr que de contribuer à une deuxième montée pour ma dernière année au club, après cette drôle de saison, ce serait juste extraordin­aire. D’abord, je ne devais pas être conservé dans l’effectif puis il y a eu un changement de staff et on m’a demandé d’effectuer une saison de plus. Des nouveaux entraîneur­s sont arrivés, qui n’avaient pas forcément choisi leur effectif, de nombreux jeunes joueurs ont intégré le groupe pro, mais un bon amalgame s’est créé durant nos quatre semaines de préparatio­n. Tout le monde s’est bien senti au sein de l’équipe, personne ne s’est montré timide ou n’a été mis de côté… Et maintenant, tout est possible.

Serez-vous physiqueme­nt à 100 % de vos moyens physiques samedi ?

Oui… Et pourtant, ce n’était pas gagné. Quand je me suis tordu la cheville à Mont-de-Marsan, j’ai tout de suite pensé que ma saison était terminée. Et puis, j’ai récupéré beaucoup plus vite que prévu… C’est un vrai miracle que je puisse disputer ces phases finales !

Vous concernant, il ne s’agit pas de la première guérison miracle. On se souvient que vous avez disputé avec une main cassée le match de la montée contre Bordeaux en 2011, fait de même pour ceux du maintien contre Toulouse et Lyon en 2015, joué avec une déchirure au quadriceps pendant plusieurs semaines la saison dernière…

C’est arrivé plusieurs fois, c’est vrai…

Pour quelqu’un qui disait faire son boulot en jouant au rugby, on constate que vous avez toujours essayé de donner finalement un peu plus pour ce maillot…

J’ai toujours voulu donner au FCG un peu plus que le nécessaire, bien sûr. En fait, j’ai toujours essayé de tout donner… J’espère que c’est une image que l’on gardera de moi dans ce club, bien sûr, même si ce n’est pas à moi de me juger. En fait, il n’y a pas vraiment de miracle : j’ai essayé de prendre soin de mon corps, de rester le plus en forme possible et de répondre présent pour l’équipe. Et j’espère y parvenir le plus longtemps possible.

Que comptez-vous faire l’an prochain ?

Je veux encore jouer et pas en Fédérale ! Je suis actuelleme­nt en recherche de club mais je ne suis pas non plus dans l’urgence. Mon unique objectif, pour le moment, c’est d’aller le plus loin possible avec Grenoble. Et si une opportunit­é doit se présenter par la suite n’importe où en France, je serai prêt à la saisir.

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