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JULIEN TASTET, LE CAPITAINE MONTOIS, AURA ENCORE UNE FOIS LA LOURDE CHARGE DE FAIRE SOUFFLER L’ESPRIT MONTOIS SUR CE BARRAGE.
La semaine dernière, avant le déplacement à Aurillac, le Stade montois a annoncé les prolongations de contrat de Julien Cabannes,Yann Brethous et Julien Tastet, les trois Montois pur jus, jusqu’en 2022. Le capitaine montois aura alors 35 ans. On peut donc présumer qu’il terminera sa carrière professionnelle là où il l’a entamée. Une rareté dans le rugby actuel. Cette fidélité, Julien Tastet aurait pu la sacrifier sur l’autel des intérêts personnels, intérêts de carrière, intérêts financiers, bien compréhensibles pour des jeunes gens qui savent que l’embellie ne dure pas éternellement. Personne d’ailleurs ne lui en aurait voulu, tant ses qualités pouvaient lui ouvrir d’autres horizons.
« J’ai toujours privilégié l’amour pour ce maillot, les amis, la famille, et mon cadre de vie, l’océan, la corrida, les fêtes. Rester ici, c’est aussi l’obligation de me remettre en question en permanence pour ne pas décevoir mes proches. Je le regrette d’autant moins que dans ce club, j’ai croisé des entraîneurs qui privilégient le rugby que j’aime, celui qui convient à mon profil. On sait ce qu’on perd, on ne sait pas forcément ce qu’on trouve ailleurs. »
GARANT DE L’ESPRIT MAISON
Julien Tastet est d’abord et avant tout un sacré joueur, qui pue le rugby, capable des gestes techniques les plus difficiles. Un joueur qui sait tout faire et qui est devenu, au fil des ans, le patron de cette équipe. Mieux, son guide. Capitaine de touche, capitaine tout court, il est aussi le garant de l’esprit maison : « Mon rôle de capitaine, je le conçois comme une transmission des valeurs et des gênes de ce club. J’essaie de rester simple dans mes propos et bienveillant avec tout le monde » explique-t-il. Un garçon qui jouit d’une telle aura et d’un tel respect à Mont-de-Marsan, qu’il aurait pu, parfois, se permettre de consentir moins d’efforts. Mais ce serait mal connaître l’homme, aussi exigeant avec lui-même qu’avec ses camarades. Cette saison encore, comme toutes les précédentes, il a montré une régularité incroyable dans ses performances. En toutes circonstances, « Juju » reste au même niveau, capable du geste décisif qui fera la différence, courant et plaquant sans relâche, exemplaire toujours. Fort de trois finales de Pro D2, de quatre demi-finales et de deux saisons en Top 14, celui qui a dépassé les 300 matchs officiels dans le rugby professionnel va vivre encore une fin de saison haletante. Il y mettra tout son coeur et son expérience. Ses camarades n’ont plus qu’une chose à faire pour aller au bout de leur quête, suivre son sillage et se hisser à son niveau.