Midi Olympique

LE MIRACLE PERMANENT

SANS NOMS RONFLANTS MAIS AVEC DU TALENT, AVEC UN PETIT BUDGET MAIS DES IDÉES, L’USM A DÉROULÉ UNE SAISON AU PRESQUE PARFAIT. IL RESTE DEUX MARCHES À FRANCHIR POUR TOUCHER LE GRAAL.

- Par David BOURNIQUEL

Saison après saison, ils résolvent la quadrature du cercle. Avec un budget famélique pour le Pro D2, 5,8 millions d’euros, 9e budget de la division, l’USM arrive à jouer le haut du tableau. Mieux, depuis la saison passée, le club tarn-etgaronnai­s s’invite à la fête des phases finales. Souvenezvo­us, il y a à peine un an, dans une cuvette de Sapiac en fusion, Montauban marchait sur Mont-de-Marsan pour se donner le droit de se présenter en finale du Pro D2. Et si cette finale d’accession face à Agen fut perdue — presque logiquemen­t serait-on tenté de dire — Montauban avait tout de même réussi son pari : replacer le Tarn-et-Garonne sur l’échiquier du rugby français. Alors comment fontils ? Quelle est leur méthode pour renverser des montagnes malgré une bourse maigrichon­ne ? Premier élément de réponse : à Montauban, il n’y a pas de « star ». Tous les joueurs du groupe sont traités à la même enseigne et les dirigeants ont construit le groupe sans chercher à réaliser un recrutemen­t clinquant. Là où Narbonne a fait son marché avec d’anciennes gloires all blacks ou australien­nes évoluant finalement à des années-lumières du niveau qui fut le leur, Montauban a recruté intelligem­ment. Des joueurs déjà aguerris au Pro D2, à doses sporadique­s (pas plus de cinq ou six nouveaux arrivants par saison sous l’ère Lafond-Whitaker) venant renforcer chirurgica­lement un groupe qui se connaît par coeur, dont les cadres évoluent ensemble depuis des lustres. Au final, l’alchimie ne peut que prendre et le temps gagné sur la préparatio­n est considérab­le. Cela a permis notamment à Montauban de très bien réussir son entame de saison.

UN GROUPE EXPÉRIMENT­É

L’expérience joue donc à coup sûr, elle aussi, un rôle prépondéra­nt dans la réussite montalbana­ise. On l’a vu, la plupart des cadres du groupe ont tout connu ensemble sous le maillot vert et noir. Des affres du monde amateur quand il a fallu reconstrui­re le club après la bombe MTGXV au titre de champion de France de Fédérale 1 et la remontée en Pro D2, jusqu’à cette finale perdue à Bordeaux face à Agen il y a onze mois. De fait, neuf joueurs de l’effectif ont dépassé le cap des cent matchs sous les couleurs montalbana­ises. Citons ici Amédée Domenech (196), Serge Sergueev (152), Elvis Tekassala (134), Nicolas Agnesi (131), Dimitri Vaotoa (124), Taleta Tupuola (116), Jérémy Chaput (109), Yan Ruel-Gallay (103) et Pierrick Esclauze (101). Ajoutez à cela quelques bons coups bien sentis sur le marché des transferts. Des joueurs souvent revanchard­s venus pour leur polyvalenc­e qui se révèlent sous les couleurs de l’USM. Jérôme Bosviel a totalement relancé sa carrière sur les bords du Tescou tandis que la filière sud-africaine tourne à plein régime. Jacques Engelbrech­t, Claude Dry, Riian Swanepoel ou encore Pellow Van der Westhuizen ont tous séduit Montauban. Il reste deux matchs pour poser la cerise sur le gâteau. Un gâteau déjà délicieux.

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