LE MIRACLE PERMANENT
SANS NOMS RONFLANTS MAIS AVEC DU TALENT, AVEC UN PETIT BUDGET MAIS DES IDÉES, L’USM A DÉROULÉ UNE SAISON AU PRESQUE PARFAIT. IL RESTE DEUX MARCHES À FRANCHIR POUR TOUCHER LE GRAAL.
Saison après saison, ils résolvent la quadrature du cercle. Avec un budget famélique pour le Pro D2, 5,8 millions d’euros, 9e budget de la division, l’USM arrive à jouer le haut du tableau. Mieux, depuis la saison passée, le club tarn-etgaronnais s’invite à la fête des phases finales. Souvenezvous, il y a à peine un an, dans une cuvette de Sapiac en fusion, Montauban marchait sur Mont-de-Marsan pour se donner le droit de se présenter en finale du Pro D2. Et si cette finale d’accession face à Agen fut perdue — presque logiquement serait-on tenté de dire — Montauban avait tout de même réussi son pari : replacer le Tarn-et-Garonne sur l’échiquier du rugby français. Alors comment fontils ? Quelle est leur méthode pour renverser des montagnes malgré une bourse maigrichonne ? Premier élément de réponse : à Montauban, il n’y a pas de « star ». Tous les joueurs du groupe sont traités à la même enseigne et les dirigeants ont construit le groupe sans chercher à réaliser un recrutement clinquant. Là où Narbonne a fait son marché avec d’anciennes gloires all blacks ou australiennes évoluant finalement à des années-lumières du niveau qui fut le leur, Montauban a recruté intelligemment. Des joueurs déjà aguerris au Pro D2, à doses sporadiques (pas plus de cinq ou six nouveaux arrivants par saison sous l’ère Lafond-Whitaker) venant renforcer chirurgicalement un groupe qui se connaît par coeur, dont les cadres évoluent ensemble depuis des lustres. Au final, l’alchimie ne peut que prendre et le temps gagné sur la préparation est considérable. Cela a permis notamment à Montauban de très bien réussir son entame de saison.
UN GROUPE EXPÉRIMENTÉ
L’expérience joue donc à coup sûr, elle aussi, un rôle prépondérant dans la réussite montalbanaise. On l’a vu, la plupart des cadres du groupe ont tout connu ensemble sous le maillot vert et noir. Des affres du monde amateur quand il a fallu reconstruire le club après la bombe MTGXV au titre de champion de France de Fédérale 1 et la remontée en Pro D2, jusqu’à cette finale perdue à Bordeaux face à Agen il y a onze mois. De fait, neuf joueurs de l’effectif ont dépassé le cap des cent matchs sous les couleurs montalbanaises. Citons ici Amédée Domenech (196), Serge Sergueev (152), Elvis Tekassala (134), Nicolas Agnesi (131), Dimitri Vaotoa (124), Taleta Tupuola (116), Jérémy Chaput (109), Yan Ruel-Gallay (103) et Pierrick Esclauze (101). Ajoutez à cela quelques bons coups bien sentis sur le marché des transferts. Des joueurs souvent revanchards venus pour leur polyvalence qui se révèlent sous les couleurs de l’USM. Jérôme Bosviel a totalement relancé sa carrière sur les bords du Tescou tandis que la filière sud-africaine tourne à plein régime. Jacques Engelbrecht, Claude Dry, Riian Swanepoel ou encore Pellow Van der Westhuizen ont tous séduit Montauban. Il reste deux matchs pour poser la cerise sur le gâteau. Un gâteau déjà délicieux.