LES RECRUES N’AURONT PLUS À SE CACHER
JUSQUE-LÀ, LES JOUEURS TRANSFÉRÉS N’AVAIENT PAS LE DROIT DE S’ENTRAÎNER AVEC LEUR NOUVELLE ÉQUIPE AVANT LE 1er JUILLET. C’EST TERMINÉ : UN ACCORD TRIPARTITE ENTRE LE JOUEUR ET LES DEUX CLUBS LUI PERMETTRA DE REJOINDRE SES NOUVEAUX COÉQUIPIERS PLUS TÔT, ME
C’était une demande forte des joueurs, qui revenait régulièrement lors des tournées effectuées par Provale dans les clubs. Le syndicat a donc décidé de la porter lors de la commission paritaire qui s‘est tenue en janvier dernier avec l’UCPR et Tech XV et un accord a été trouvé en mars. Ainsi, dès la prochaine intersaison, les joueurs qui changeront de club pourront s’entraîner avec leurs nouveaux coéquipiers dès la reprise.
Ce n’était pas le cas. Petit rappel : jusquelà, un joueur qui changeait d’équipe était techniquement encore en contrat avec l’ancienne quand sonnait l’heure de la reprise dans son nouveau club, à moins qu’il y ait eu une rupture de contrat (les contrats sont valables du 1er juillet au 30 juin). On assistait alors à des situations, au moins ubuesques avec des recrues qui se cachaient ou faisaient des séances dans un lieu différent du reste du groupe, au pire dangereuses, en cas de blessure. Le directeur de Provale, Jean-François Reymond précise : « Jusqu’au 1er juillet, la recrue s’entraînait mais n’était pas couverte ou l’était par son ancien club. Cela générait plusieurs problèmes : le paiement du salaire, toujours assuré par l’ancien club, alors que le joueur travaillait pour un autre employeur. Si le joueur se blessait, son contrat n’était pas valable car il devenait inapte et il y avait aussi le risque que ces quelques semaines de préparation deviennent une sorte de période d’essai. Plutôt que de maintenir un système qui n’avait pas de sens, nous avons tenté de trouver une solution. »
UNE CONVENTION TRIPARTITE
ENTRE LE JOUEUR ET LES DEUX CLUBS
Elle n’a pas été simple à définir car, techniquement, la saison se termine toujours au 30 juin sur les contrats. A donc été imaginée la signature d’une convention tripartite entre le joueur, le club qu’il quitte et celui qu’il rejoint, homologuée par la Ligue au cas par cas. Elle définira notamment la charge de la rémunération, assumée par l’ancien club jusqu’au 30 juin « car cela avait aussi des incidences sur la DNACG et le salary cap,
reprend Jean-François Reymond.
Logiquement, les clubs de la saison 20182019 ne voulaient pas se voir impacter un mois de salary cap d’un joueur qui n’était pas chez eux l’année d’avant. Il y avait une volonté collective mais c’était compliqué juridiquement. La convention tripartite n’est pas parfaite mais elle donnera un cadre juridique davantage sécurisé pour tous ces joueurs. Pour les clubs aussi car faire s’entraîner quelqu’un qui n’est pas sous-contrat constitue, a minima, du travail dissimulé si aucun papier n’est signé ». Les joueurs pourront donc s’entraîner dès la reprise, dont les premières sont programmées début juin, aux yeux de tous. Et l’esprit tranquille.