Midi Olympique

REGRETS ÉTERNELS

SI LES BASQUES ONT LIVRÉ UNE DE LEURS MEILLEURES PRESTATION­S DE LA SAISON, CELLE-CI S’EST AVÉRÉE INSUFFISAN­TE. LA FAUTE À DE MENUS DÉTAILS SYNONYMES D’UNE DOULOUREUS­E FIN DE CYCLE SPORTIVE, EN ATTENDANT LES SUITES ADMINISTRA­TIVES…

- N.Z.

Le problème avec le sport, c’est qu’il n’est pas qu’une question d’incertitud­e. Parce qu’après que celle-ci ait pesé de tout son poids tout au long d’une rencontre où les Biarrots ont parfaiteme­nt assumé leur statut d’outsider, vient aussi avec le résultat le temps des regrets. Et donc, de la frustratio­n… « Des fois, on perd contre plus fort que soi, soupirait le manager basque Gonzalo Quesada. Des fois, ce n’est pas le cas, et c’est ce qui rend le rugby aussi magnifique que terrible. Peut-être que je ne suis pas objectif, mais je n’ai pas le sentiment que nous avons perdu face à une équipe plus forte que nous. Malheureus­ement, nous avons réalisé une première demi-heure trop faible, et on se prend un essai un peu bizarre en début de deuxième mitemps, puisqu’on se fait transperce­r alors que sur les quatre ou cinq temps de jeu précédents, notre défense avait gagné la ligne d’avantage. Peut-être y avait-il une petite obstructio­n du deuxième ligne de Grenoble sur Assi, qui permet à leur ouvreur de percer… En tout cas, nous sommes tombés les armes à la main, et c’est déjà une grosse fierté. » Fierté. Le mot le plus juste, finalement, pour résumer le sentiment d’une équipe qui n’aura certes jamais mené du match, mais fait peser une menace constante sur son adversaire. « Quand on a vu l’équipe qu’alignait Grenoble, on s’est dit que ce serait très dur, glissait l’excellent demi de mêlée Maxime Lucu. Finalement, on échoue à un essai des prolongati­ons, la faute à ces petits détails qui n’ont pas tourné en notre faveur. » « On a retrouvé toutes ces petites fautes que l’on n’a pas su gommer tout au long de la saison, et qui nous coûtent cher à la fin, pointait l’arrière Kylan Hamdaoui. En phases finales, avec la vidéo et un arbitre de Top 14, ça n’est pas passé... »

LEVI, LA FAUTE DE TROP

On parle ici évidemment de quelques erreurs balourdes comme ces plongeons sur des soutiens offensifs pénalisés en pleins temps forts, et surtout ce carton jaune infligé à Elvis Levi en forme de tournant du match, à peine plus de dix minutes du trille final. « Ce carton jaune a constitué un dernier obstacle bien trop important, rageait Quesada. À ce sujet, il n’y a rien à dire. Le carton est justifié, sur une faute qui n’était pas nécessaire, sur une de ces nombreuses séquences anodines où nous ne semblions pas sous pression. C’est dommage parce que jusque-là, Elvis Levi avait effectué une entrée très intéressan­te. Mais sur le coup, il nous a fait un mal énorme. » Presque autant que cet ultime lancer en touche égaré par… ce même Levi, tout juste après son retour sur le terrain.

M. LUCU : « JE PENSE QUE JE NE REVERRAI JAMAIS UN PAREIL ÉTAT D’ESPRIT DANS UNE ÉQUIPE »

Et maintenant ? Sportiveme­nt, c’est bien une fin de cycle qu’il convient de digérer, d’autant plus difficile selon Maxime Lucu. « Honnêtemen­t, je pense que je ne reverrai jamais un pareil état d’esprit dans une équipe. Les trois quarts de ce groupe étaient là depuis notre descente en Pro D2, voilà maintenant quatre ans. Entre nous, on a créé quelque chose de très fort. Je suis très déçu de voir que cette équipe touche à sa fin, que de nombreux copains vont nous quitter. D’autant plus qu’on ne pensait pas échouer si près. Quand on vit une saison comme celle-là, on prend dix ans d’expérience… » « Après ce match, je me dis que je ne vais plus jouer avec tous mes potes, souriait Hamdaoui, en partance pour le Stade français. Pendant quatre ans, on a partagé du bonheur. Me dire que c’est fini, qu’on ne jouera plus ensemble, ça m’attriste… » « J’espère au moins que nous avons rendu fiers nos supporters, concluait Lucu. Ce que le BO a réussi à faire cette année dans un contexte très compliqué, avec beaucoup de joueurs dans l’expectativ­e quant à leur avenir, d’autres qui vont partir, c’est très fort. » Aux dirigeants, désormais, de se montrer à la hauteur des sportifs dans la perspectiv­e du passage devant la DNACG le 26 avril. Afin d’éviter que cette saison soit définitive­ment celle des regrets éternels.

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Photo Icon Sport À l’image d’Uwa Tawalo empêché d’aplatir par un retour désespéré de Lucas Du les Biarrots sont passés tout près de l’exploit au stade des Alpes.

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