DÉCLICS ET DES CLAQUES
LES DEUX MATCHS DE SAISON ONT ÉTÉ RICHES EN ENSEIGNEMENTS ET EN CONSÉQUENCES.
Au classement de la saison régulière, neuf points ont finalement séparé l’Usap (97) de Grenoble (88). Ces neuf unités d’écart proviennent tout simplement de leurs confrontations, remportées haut la main par les Catalans : deux victoires et neuf points à zéro. Ils ont démontré toute l’étendue de leurs qualités face aux Isérois. En novembre, le FCG, venu en leader à Aimé-Giral, avait été dépassé de toutes parts, en vitesse comme dans l’intensité. Ce jour-là, les Sang et Or avaient récité leur partition offensive avec maestria et avaient laissé parler leurs talents. Une démonstration concrétisée par cinq essais et un score final sans appel (42-23). « C’est sans doute, depuis un an, le plus gros match que l’équipe ait eu à faire, souriait, au coup de sifflet final, Patrick Arlettaz. Avec un adversaire qui était venu pour batailler et gagner. Cela avait presque l’odeur des phases finales. » Une évocation comme une prédiction. Ce jour-là, JacquesLouis Potgieter avait disputé le dernier match de sa carrière.
L’USAP AVAIT RENVERSÉ LE STADE DES ALPES
Deux mois plus tard, les deux rivaux s’étaient retrouvés dans une tout autre configuration. Perpignan s’était rendu au Stade des Alpes avec un XV de départ remanié, sans Mafi, Acebes ou encore Botha. Cette fois, les Sang et Or allaient dévoiler une autre facette de leur collectif en se montrant solidaires et réalistes face à des Grenoblois pourtant à leur avantage. Après avoir mené 17 à 8 sur leur pelouse, les hommes de Stéphane Glas et de Dewald Senekal s’étaient révélés fébriles et avaient été crucifiés par deux opportunistes réalisations de Julien Farnoux et de Jonathan Bousquet. Plus forts en mêlée et sur ballons portés, plus disciplinés aussi, les visiteurs avaient montré en ce 25 janvier à quel point ils avaient mûri. « C’est la preuve que ce groupe a grandi », soulignait Patrick Arlettaz. L’arrière Julien Farnoux percevait aussi ce changement progressif de dimension : « Notre force, c’est que nous paniquons rarement. » Sur la lancée de ce succès, de ce coup de force, Lifeimi Mafi et ses coéquipiers allaient conquérir la première place. Côté isérois, si ces deux matchs restent de mauvais souvenirs, ils n’en ont pas moins marqué des moments décisifs. La défaite au Stade des Alpes, la première de la saison, a tout particulièrement constitué un déclic : « Ce revers doit nous servir d’électrochoc », avait espéré Lilian Saseras. Sur les douze rencontres suivantes, le demi de mêlée et ses partenaires ont obtenu dix succès et un nul pour un seul revers. Ce rebond leur a permis d’atteindre la finale face à leur bête noire dont ils connaissent, au moins, toutes les forces.