Midi Olympique

LES MORTSVIVAN­TS

INEXISTANT­E À PIERRE-ANTOINE, L’USO N’A PAS TENU SES PROMESSES APRÈS AVOIR ANNONCÉ LA GUERRE ET N’A PU S’ÉVITER LE BARRAGE QU’ELLE REDOUTAIT.

- Par Émilie DUDON, envoyée spéciale emilie.dudon@midi-olympique.fr

Annoncer la guerre et repartir vaincus sans avoir combattu… Les joueurs d’Oyonnax étaient un peu honteux samedi soir. En colère surtout. « Contre eux-mêmes, contre nous, contre tout », livrait leur manager, Adrien Buonanoto. « Dès le match de Lyon, on avait dit qu’on voulait jouer le coup à fond pour éviter de disputer un barrage. On avait annoncé la guerre et on l’a complèteme­nt perdue. On a été pris partout : en conquête, dans la lutte aérienne, le jeu au pied et même les zones de ruck, qui sont un de nos points forts habituelle­ment. Rien n’a été bon. » Un vrai trou d’air, en somme : « Peut-être étions-nous un peu euphorique­s après nos deux victoires à quarante points à domicile, reprenait le technicien. Nous sommes redescendu­s sur terre et c’est très bien, parce qu’il y a un gros rendez-vous à préparer. » Le plus gros de la saison. La finale. Le match qui décidera du sort de l’USO l’an prochain, qui s’écrira toujours en Top 14 ou verra le club de l’Ain retrouver le Pro D2 encore une fois. « Dans la vie on n’a pas toujours des deuxièmes chances mais on en a une qui s’offre à nous. Il faut la saisir, prévenait le capitaine, Valentin Ursache. La clé se trouve dans la préparatio­n. Il ne faut rien lâcher dans les têtes. Si on joue comme on sait le faire, ça passera. »

SOUS PRESSION À L’EXTÉRIEUR

Son match le plus important de l’année, Oyonnax ira le jouer à l’extérieur, à Grenoble. Les Oyomen ont déjà montré qu’ils étaient capables de faire des coups hors de leurs bases, comme ils l’avaient brillammen­t prouvé à Clermont et Bordeaux-Bègles. Des gros coups là où on ne les attendait pas. Le truc, c’est que les choses ne se sont pas passées de la même manière quand ils étaient attendus, justement. Comme à Agen il y a un mois, où ils avaient été nettement battus (36-21) et ce samedi à Castres, donc, où ils ont explosé sous la pression. « Ça nous met en alerte parce que dès que ça a été dur à l’extérieur, on a eu du mal à exister, reconnaiss­ait Adrien Buonanoto. Nous avions besoin d’assurer nos matchs à domicile et nous faisions tellement d’efforts pour gagner nos matchs à la maison que nous lâchions un peu plus vite lors de nos déplacemen­ts. C’est une lacune qu’il faut combler. On n’a pas le choix là de toute façon. » Enervés mais surtout pas découragés, les joueurs de l’Ain vont préparer la finale qu’ils s’attendent à jouer depuis si longtemps presque normalemen­t. Pas de stage commando ou d’organisati­on particuliè­re au programme. Simplement une énorme dernière semaine de travail parce que « même s’il y a de la fatigue, ce sera la dernière quoi qu’il arrive », rappelait Adrien Buonanoto. Les forces livrées dans la bataille castraise, et la claque reçue à Pierre-Antoine pourraient peser ce week-end. Pour autant, le technicien ne regrettait pas d’avoir joué le coup à fond dans le Tarn : « Il fallait tenter le coup. Vous savez, on est morts de nombreuses fois cette saison et on ne peut pas se permettre de laisser passer des occasions. Il faut s’accrocher à toutes les branches. Il y en avait une, on l’a ratée alors on s’accrochera à la prochaine. On a l’habitude de matchs à enjeux et à pression. Après la désillusio­n à Agen, on avait su répondre présents pour le match à la vie, à la mort contre Brive. On est toujours vivants. » Jusqu’à samedi, au moins… Oyonnax a son destin entre ses mains.

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