Midi Olympique

À QUI PERD GAGNE

LES HÉRAULTAIS ONT FAIT UNE NOUVELLE DÉMONSTRAT­ION DE LEUR TOUTE-PUISSANCE. ILS SERONT LES GRANDS FAVORIS AU BRENNUS.

- Par Léo FAURE leo.faure@midi-olympique.fr

En huit années à Clermont, Vern Cotter n’a jamais raté une phase finale de Top 14. Alors, même si la couleur du maillot a changé, il connaît toutes les ficelles de la communicat­ion de stress. On ne la fait pas au sorcier de Te Puke, qui prenait les devants une fois la rencontre en terres lyonnaises terminée. « Maintenant qu’on connaît le tableau des phases finales, je suis sûr que vous allez encore me demander qui je préférerai­s affronter en demi-finale, entre Toulon et Lyon ! » Banco. Mais la ficelle est trop grosse. Après s’être marré un bon coup, Cotter a distillé un amour de langue de chêne. « On l’a vu ce soir, Lyon est une très belle équipe. Toulon, on le sait, est aussi une grande équipe. Il n’y a pas de préférence. Je préfère regarder ce qu’on peut améliorer de notre côté, plutôt que de me pencher longuement sur l’adversaire. »

Plus politiquem­ent correct, tu meurs. Reste que la méthode est d’une efficacité redoutable. Revenu en France, du côté de Montpellie­r, le NéoZélanda­is a repris les bonnes habitudes : une première place au terme de la saison régulière, qui était acquise avant même le déplacemen­t à Lyon. Et la planificat­ion de la fin de saison pour arriver dans les meilleures dispositio­ns physiques possible. C’est en suivant cette logique que les Montpellié­rains avaient envoyé une équipe plus que compétitiv­e dans le Rhône. Le résultat fait froid dans le dos.

NADOLO L’ARME FATALE, CRUDEN-PIENAAR LE BICÉPHALE

Qu’importe si le match ne supportait aucun enjeu majeur, le MHR a sorti une prestation plus que solide. « Un bon match, bien engagé. Je suis content de la prestation de nos joueurs, spécialeme­nt de nos avants. Ils ont beaucoup donné sur le terrain, appréciait toujours Cotter. Nous nous rapprochon­s des matchs de phase finale et cela s’est senti. » Effectivem­ent, les Lyonnais l’ont bien senti. Une nouvelle fois, Montpellie­r a fait l’étalage de sa toutepuiss­ance et d’une certaine marge de manoeuvre sur les autres équipes du top 6. En trois passes, il peut traverser n’importe quelle défense. C’est toujours plus facile quand on compte, dans ses rangs, un extraterre­stre du calibre de Nadolo. Le Fidjien n’est pas seulement une anomalie physique, aussi lourd que rapide, il est aussi un drôle de joueur de rugby, intelligen­t, à l’aise sous les ballons hauts et adroit de ses mains. Une arme fatale, aux quatre coins du terrain qu’il n’hésite pas à investir. D’autant plus dangereux qu’il est servi dans les meilleurs espaces par Aaron Cruden et Ruan Pienaar. La véritable plus-value intellectu­elle du MHR, qui lui a certifié la première place sans toujours avoir à forcer. La garantie d’un destin de champion ? « Désormais, notre parcours et notre place de leader ne servent plus à rien, prévient toutefois Jannie Du Plessis. À la limite, cela fait du bien à la tête et au souffle. Mais c’est tout. Pour le reste, tout est à zéro. » Tout ce que dit le pilier sud-africain est vrai. Il n’empêche, il faudra être sacrément fort pour stopper l’avancée mécanique des Montpellié­rains vers le titre.

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